
Dieu va très bien, mais les malades, eux, ont besoin de lui. Heureusement, la loi prévoit, depuis 1905, la présence d'aumôneries d'hôpitaux, dont l'importance a été réaffirmée en 2006 par la
charte de la personne hospitalisée. C'est du bon sens : quand on ne va pas bien, on a besoin de tout le réconfort possible, et prier, "pratiquer son culte" pour s'exprimer comme les textes officiels de la République, fait partie de ce mieux-être. Pour la même raison, et ce quasiment depuis les origines de l'institution hospitalière, la plupart des établissements publics de soin disposent d'une chapelle, où les malades, et leurs familles, peuvent se recueillir. Cela fait partie de l'humanité minimum requise de ce genre d'endroits.
C'est là qu'on s'inquiète. Car depuis quelques années, les chapelles ferment, ou leurs superficies se trouvent grignotées par des services toujours plus gourmands d'espace. Celle de l'hôpital du Bocage de Dijon - où passent chaque année 63 000 patients, et bien plus encore de familles - n'est déjà pratiquement plus accessible depuis l'hôpital lui-même, ce qui la vide de sa signification. Le
projet Bocage central, qui verra un agrandissement considérable des locaux actuels, ne semble guère faire de place à un lieu de culte et prévoit au mieux le maintien de l'existant. L'hôpital va-t-il être contaminé par la méfiance générale qui s'exprime partout envers le religieux, au détriment des droits les plus élémentaires des personnes qui y séjournent ?