Obsession funéraire.
Faire des crématoriums des lieux de célébration de la mort est une exception française : il paraît qu'ailleurs en Europe, et aux Etats-Unis, toujours en avance sur nous surtout dans ces domaines, le crématorium n'est que l'endroit où se déroule l'incinération des corps et surtout pas un lieu de rassemblement des familles. Pourquoi donc, chez nous, persiste-t-on à prévoir des salles de recueillement aménagés comme des chapelles, des écrans vidéos sur lesquels on peut suivre en direct ce que l'on appelle pudiquement la "mise à la flamme", etc ?
Aujourd'hui a lieu, à Dijon, l'inauguration d'une nouvelle salle de cérémonie (300 places), des "salles de convivialité", un nouveau circuit vidéo... Il est prévu l'installation d'un troisième four "de type américain" pour les "personnes de forte corpulence", l'aménagement d'un nouvel espace de dispersion des cendres. Bref, si vous voulez tout savoir, rendez-vous aujourd'hui à la journée portes ouvertes.
Pour conclure, je cite la phrase du maire de Dijon : "Avec l'élu référent et les associations crématistes, nous avons travaillé main dans la main". Cela signifie que l'Eglise catholique n'a pas été consultée, alors que le tiers environ des célébrations est assurée par des membres de cette Eglise, et que la préférence a été donnée à des associations qui sont souvent inspirées par des motivations hostiles au christianisme, je m'interroge sur l'honnêteté de la démarche.
Lien avec l'article du "Bien Public" de samedi 16 juin 2007
4 commentaires:
L'eglise catholique ne serait elle pas aussi une association juridiquement parlant ...
Les procés d'intentions ne sont jamais positivement perçus et les attaques frontales sont du domaine de la politique politicienne .
C'est toujours délicat de donner l'impression de vouloir polémiquer sur des sujets graves et importants comme la mort. Il s'agit moins de savoir s'il y a une volonté plus ou moins explicite de vouloir écarter l'Institution Eglise des rites funéraires, que de constater l'absence de réflexion sur le sens de la mort - une sorte de déni de la mort?- sur l'accompagnement des familles en deuil. En fait aller bien au-delà des aspects pratiques et techniques pour aborder ce qui relève à coup sur de l'anthropologie et tout autant du spirituel. A force de confiner ce qu'on appelle "la religion" à la sphère individuelle et privée, ne tombe-t-on pas dans un certain obscurantisme? Et lorsque s'empilent d'autres événements comme les réactions de bloggeurs -pas toujours très corrects!- au sujet de l'arrivée au ministère de Christine Boutin de Jean Marie Petitclerc, reconnu comme l'un des spécialistes et homme de terrain des milieux dits "difficiles", mais qui n'y aurait pas sa place parce qu'il est prêtre salésien, ou encore la polémique en germe à propos de Teilhard de Chardin au Muséum d'Histoire Naturelle, qui n'aurait pas sa place de scientifique parce qu'il est jésuite, on est convaincu qu'il y a encore du travail de réflexions sur l'homme, pour autant que certains ne soient pas systématiquement reléguer aux oubliettes de l'histoire.
C'est justement parce que l'Eglise catholique est une association, et directement concernée par ce qui se passe dans un lieu comme le crématorium, qu'elle aurait dû être consultée.
Comme toute association, elle a droit à la liberté d'expression... Il n'y a là aucun procès d'intention, mais la simple constatation de ce qui s'est passé.
L'Eglise catholique n'est pas directement concernée par ces lieux. La gloire de Dieu, c'est l'homme vivant.
En revanche, que des personnes qui ne demandent pas des funérailles chrétiennes soient plus désespérées par la mort, cela va de soi.
Et que l'Etat français ou ses représentants, que la société française et ses spécialistes prétendent se substituer à l'Eglise
pour donner un sens à la vie (ou à la mort), ce n'est pas nouveau.
Mais c'est vain. Vanité des vanités...
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