Plusieurs séminaristes s’inquiètent de mon confort : suis-je bien ici ? Ils me posent surtout la question de la nourriture. Je pense que c’est un moyen habile de savoir ce que l’on mange à la table des profs.
Il faut dire que la salle à manger du séminaire ne ressemble pas à celle de Poudlard, sauf la disposition d’ensemble : petites tables pour les étudiants (on surnomme cette partie du réfectoire le Rwanda), grande table au fond pour les enseignants (l’Afrique du Sud, puisqu’on y est sensé mieux manger). Pour le reste, c’est une grande pièce peinte d’une couleur indéfinissable, scandée de lourdes colonnes vert foncé. Le sol est en carreaux de plastique défraîchi. Le menu est invariablement composé de chicoigne (pain de manioc, variante locale et non fermentée du foufou), de riz et de haricots, arrosés de sauce tomate (excellente ma foi). Quand on a besoin de protéines, on sert un délicieux ragoût de chenilles qui ressemble à s’y méprendre à du cassoulet. Les criquets sont dégustés en chambre, quand on a eu la chance d’en attraper un ou deux : en brochettes, il paraît que c'est fameux. Pour le Blanc que je suis, on cuisine des pommes de terre. Il y a également du bœuf, du poulet dont les cuisses musclées ont manifestement fait souvent le tour de la basse-cour, et un mystérieux poisson qui, du fond de son assiette, vous contemple de ses grands yeux vides. Enfin, si vous voulez déguster un excellent gibier, je ne saurais trop vous recommander le Shimbrick, que je n'ai jamais vu autrement qu'en civet dans une marmite.
Mais non, le plus difficile à supporter n’est pas la nourriture. C’est la douche du matin. Car, même dans les pays chauds, une douche froide, c’est toujours une douche froide.
2 commentaires:
Et encore il pourrait ne pas avoir de douche du tout !!!! CR
Eh bien ça arrive aussi de temps en temps, en général quand on a VRAIMENT envie d'en prendre une
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