mercredi 21 novembre 2007

6 novembre 2007




Visite à la bibliothèque, qui fut l'une des plus fameuses d'Afrique – c’est triste de la voir aussi belle et bien tenue, mais pas renouvelée depuis des décennies : depuis le début de la guerre, la poste ne fonctionne plus ; impossible de faire parvenir revues et nouvelles publications. Il est très difficile pour les séminaristes de travailler dans ces conditions. J'ai à coeur, à chacun de mes séjours, de leur apporter des ouvrages de théologie récents.

Dans mon cours, je m’efforce de montrer comment ce qu’il est convenu d’appeler chez nous la « modernité » est une source de transformations considérables pour la foi.

C’est bizarre comme on se représente l’Afrique : une terre miraculeusement préservée de toute trace de progrès, un conservatoire de l’âge de pierre ? Si un pays est quelque part dans le monde frappé de plein fouet par la modernité, c’est bien le Congo : il est un de nos plus considérables réservoirs d’énergie et de matières premières, ce qui lui vaut d’être victime de la guerre la plus meurtrière depuis la seconde guerre mondiale, et d'une occupation injuste de la part de ses voisins (qui agissent, bien sûr, pour notre compte). Bien sûr, c’est la face obscure, le côté noir de la modernité ; mais ça aussi, ça en fait partie. Et ça fait évoluer les mentalités aussi vite que notre douillet style de vie européen.

Ghislain est un séminariste de quatrième année, et termine donc sa formation par la rédaction d’un mémoire. Il a choisit de travailler la question de l’œcuménisme, à cause de l’explosion des Eglises dites de réveil dans le pays. Je lui ai fait lire Le pèlerin et le converti, le livre de Danièle Hervieu Léger qui étudie la manière dont la modernité transforme les croyances et les pratiques de foi ; il m’a dit être frappé par la similitude entre la situation décrite par cet ouvrage et la manière dont se vit la foi au Congo.

Aucun commentaire: