Aujourd’hui, j’ai trouvé par terre un petit oiseau tombé du nid, sans doute soufflé par l’orage qui a tonné dans la matinée. Il s’est laissé prendre, non sans résistance, puis, finalement, s'est trouvé bien dans mes mains chaudes. Patrick, un séminariste, m’a proposé de le plumer et de le manger : ah, ces Congolais…
Je lui ai fait une petite maison dans ma chambre, l’ai installé sur mon bureau. Il m’a regardé travailler, de ses yeux noirs mi-clos, la tête émergeant du vieux t-shirt qui était devenu son nid douillet. Puis, la nuit tombant et l’électricité tardant à se rétablir, je suis sorti pour trouver un peu de lumière. A mon retour, dans la pénombre de la pièce, je ne l’ai pas vu : il s’était échappé pendant mon absence et essayait de s’envoler maladroitement depuis le tapis. Je lui ai marché dessus sans m’en rendre compte ; il est mort sans un cri, dans un craquement de brindilles sèches.
Jules, rentré hier soir de Kin (où il s’est fait détrousser par des voleurs, le pauvre), m’a simplement dit que ce ne devait pas être pas son jour de chance. Quant à Patrick, je lui ai quand même avoué que je regrettais de ne pas le lui avoir donné pour le dîner. Pauvre petit oiseau.
2 commentaires:
c'est un peu l'histoire de paf le chien
une fois, j'avais "réparé" un pigeon, et je l'ai retrouvé tué par un chat après qu'il se soit envolé de mon balcon.
avec les gens aussi, c'est difficile de savoir si on est à sa place quand on s'occupe de quelqu'un.
Parfois, les gens qui veulent s'occuper de nous nous font plus de mal que de bien.
et pourtant c'est vital de le faire.
je crois que ce n'est pas le résultat qui compte, mais l'amour.
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