samedi 4 février 2012

Il faudra qu'on m'explique.

Il y a parfois des choses qui m'échappent. La dernière en date : un jugement qui contraint les demandeurs d'asile à déguerpir du lieu dans lequel ils s'étaient réfugiés (les quelques soixante-cinq studios vacants de l'école des greffes de Dijon) pour rejoindre la rue d'où ils viennent (pour être tout-à-fait honnêtes : les bâtiments désaffectés qu'ils squattaient dans des conditions précaires). Il y a donc bien, à Dijon, des logements vacants, entretenus (pour rien, puisqu'ils sont vides depuis deux ans) et gardés par une fonctionnaire qui doit s'ennuyer ferme toute la journée. Il y en a d'autres, chacun le sait.

J'entends les arguments : il y a risque évident de dégradation des locaux, ce qui rend nécessaire la présence d'agents d'entretien ; risque pour la sécurité des personnes (il semble que des enfants jouent avec les armoires électriques) ; risque que l'humanité de l'accueil se transforme en aubaine exploitée par toutes les mafias des passeurs de frontières. Reste que les personnes qui sont là se trouvent en situation régulière sur le territoire, et qu'on ne saurait envisager de les mettre à la rue de cette manière.

Il y a autre chose : on ne peut indéfiniment protester contre une situation sans être considéré comme un donneur de leçons. Coup de chapeau à tous ceux qui sont là : les membres de SOS-Refoulement, qui accueillent, trient le courrier, accompagnent dans les démarches ; les bénévoles du Secours catholique, souvent débordés par l'afflux des demandes, et qui recherchent en ce moment quelqu'un pour l'aide juridictionnelle à apporter ; la pastorale des migrants, qui coordonne les efforts du diocèse. Et bien d'autres.

Mention spéciale au réseau Welcome, lancé par les Jésuites en région parisienne pour organiser l'accueil de migrants dans des familles et des communautés. Avis aux amateurs : on recherche, dans l'agglomération dijonnaise des personnes désireuses d'inculturer en Bourgogne l’expérience parisienne.