jeudi 30 avril 2009

Fourmilière ou printemps ?


Il y a trente ans - lorsque je suis entré au séminaire - il y avait dans l'agglomération dijonnaise une quinzaine d'églises, un temple et un ou deux groupements que l'on appelait alors des "sectes". Il faut y ajouter aujourd'hui six églises évangéliques, douze dans toute la Côte d'Or, 52 en Bourgogne ! plus les orthodoxes (deux paroisses), les mormons et les témoins de Jéhovah. Certaines assemblées sont très confidentielles, d'autres extrêmement vivantes. Elles en disent long sur les transformations du religieux au XXI° siècle ; et sans doute aussi sur les insuffisances de nos vieilles Eglises.

Du plus clair au plus foncé, la carte indique l'implantation des Evangéliques dans notre pays. Pour plus de détails, il est possible de se renseigner sur le site Eglises.org, qui recense ces communautés.

Quel enseignement tirer de cette prolifération ? Déjà, que la France n'est pas à l'écart -même si elle est moins concernée que d'autres pays - de l'explosion des Evangéliques dans le monde : à Kinshasa par exemple, dire qu'il y a une Eglise de ce type à tous les coins de rue n'est pas une exagération ; dans le monde, ce sont six cent millions de fidèles qui se réclament de cette mouvance du christianisme. Ensuite, que l'on ne saurait se satisfaire d'explications trop faciles, du genre "ce sont des sectes", ou "ils abusent de la crédulité des gens" : il suffit de s'entretenir avec tel ou tel membre d'une Eglise évangélique pour s'en rendre compte, les Evangéliques savent parler au coeur de leurs disciples. Ils ont compris cette réalité fondamentale, que Jean Mouroux au séminaire de Dijon avait pourtant énoncé dès les années cinquante : aujourd'hui, avant d'être un savoir ou un ensemble de certitudes, la foi est une expérience.

Question : les catholiques d'aujourd'hui sont-ils conscients que, lorsqu'il s'agit de transmettre la foi, il est d'abord question de donner à faire une expérience du divin ?

jeudi 16 avril 2009

C'est arrivé près de chez vous.

Jennifer a 23 ans, je ne la connais pas, mais la pastorale des Migrants de Côte d'Or si : elle a commis l'erreur de vouloir se marier avec Mohammed, un jeune Marocain de son âge, après l'expiration du visa de ce dernier.
Au cas où vous ne le sauriez pas, depuis 2003, les mairies ont l'obligation de procéder à des entretiens préalables pour éviter les mariages blancs. Certaines mairies font du zèle : elles exigent que le conjoint étranger présente son permis de séjour (ce qui n'est pas demandé par la loi). C'est le cas à la mairie de Dijon. Le fonctionnaire a alors l'obligation de dénoncer les situations anormales, ce qu'il n'a pas manqué de faire en l'occurence. Résultat : Mohammed a été expédié manu militari au Maroc le 2 avril, et Jennifer est convoquée le 11 mai au tribunal.
Elle risque 5 ans de prison et 30 000 euros d'amende.

"Tous ceux qui aident de bonne foi un étranger en situation irrégulière doivent savoir qu'ils ne risquent rien" (Eric Besson, ministre de l'immigration, sur France-Inter le 8 avril).
"Le délit de solidarité est un mythe" (le même, dans les mêmes circonstances).

mardi 14 avril 2009

Il s'en passe des choses à Kinshasa.

Le Monde 2 n'est pas en ligne, c'est dommage : la dernière livraison contient un document étonnant, un reportage sur Staff Benda Bilili, un groupe musical des plus improbables à l'image de cette incroyable mégapole livrée à l'anarchie. La musique est excellente, le groupe espère une tournée en France dans les mois qui viennent, espérons que les embûches ne se multiplieront pas sur leur chemin.

Si Le Monde 2 fait défaut aux internautes, le blog d'Olivier Herviaux, qui collabore au quotidien, pallie cet inconvénient en consacrant de passionnantes pages à ce qui est maintenant l'une des plus grandes villes francophones du monde.

vendredi 10 avril 2009

Porter sa croix.




En ce Vendredi saint, juste quelques images du chemin de croix de l'enseignement catholique, sur la montagne d'Etang, vers la chapelle de Notre-Dame.

mercredi 8 avril 2009

La tente est parfois trop petite.

Certains dimanches, l'église est trop petite. C'était le cas dimanche dernier, normal pour les Rameaux.

Qu'en penser ?

Bien sûr, il y a le côté religion populaire.
Bien sûr aussi, on ne peut pas conclure d'un ou deux épisodes annuels que la foi est toujours vive.
Il n'empêche : la foule est au rendez-vous. Ceux qui sont là vivent quelque chose, ils entendent la parole de Dieu, le récit de la Passion, les quelques mots de commentaire du prêtre, peut-être même rentrent-ils chez eux en se disant "finalement, c'était bien".

Une chose est sûre, en tout cas : pour mesurer la vitalité du catholicisme, on ne peut pas seulement s'intéresser aux signes de son déclin supposé. J'aime bien ce qu'en dit Guy Coq dans le dernier n° de la revue "Documents épiscopat" : intéressons-nous à la manière dont l'Église est inscrite dans la société, plutôt qu'aux chiffres de la pratique et des ordinations presbytérales.

Photos : Frédéric Douillet

mardi 7 avril 2009

Congo



Roland est Congolais de RDC, il milite dans une association du Nord-Kivu qui se préoccupe de développement et de promotion de la femme. Il est cette année le partenaire invité par le CCFD en Côte d'Or, et nous l'avons reçu (nous, ça veut dire Saint-Pierre et Longvic) dans le cadre de la campagne de Carême du CCFD. Salle comble, pour l'écouter nous raconter la guerre, ses horreurs, les efforts pour s'en sortir et pour soutenir le difficile développement d'un pays qui n'a pas l'accès à ses propres richessses (voir à ce sujet les projets, soutenus par le gouvernement français, d'exploitation des mines de l'Est du pays par le Rwanda...)

vendredi 3 avril 2009

Méfiez-vous de votre générosité.

Il faut avoir l'œil, quand une loi est votée. En visiter tous les replis. Surtout quand c'est la loi de finances, et que l'État cherche par tous les moyens à faire des sous parce qu'il n'y en a plus.
Le projet de loi de finances rectificative pour 2009 cache une perle dans ses documents annexes : l'objectif assigné par le ministre pour interpeller les personnes qui aident les étrangers en situation irrégulière. On en attend 5000 en 2009, et l'objectif est de 5 500 en 2011.
C'est au nom de cette loi qu'une femme, qui donnait à manger à des malheureux réfugiés au port de Calais et rechargeait leurs téléphones portables, a été placée en garde à vue ; au nom de cette même loi qu'une perquisition a été menée au centre Emmaüs de Marseille, se terminant là encore par la mise en garde à vue de l'un des responsables de la communauté.
Doit-on désespérer de l'amour de nos compatriotes pour la liberté ?

Si vous pensez que quelque chose est possible : rendez-vous le 8 avril à 10h devant le palais de justice pour vous constituer prisonniers volontaires.

Si vous voulez aller à la source : cliquez ici, et allez à la page 35 du document téléchargé.
Jetez également un œil sur ceci.

jeudi 2 avril 2009

Enfermés dehors.

Depuis une semaine, les étudiants et les enseignants de la fac de droit-lettres à Dijon n'ont plus accès à leurs locaux.
C'est aujourd'hui que, peut-être, va se décider la réouverture.