samedi 26 septembre 2009

Pauvres riches.

Écoutez-moi, les gens riches ! Pleurez, lamentez-vous, car des malheurs vous attendent. Vos richesses sont pourries, vos vêtements sont mangés de mites, votre or et votre argent sont rouillés.Des travailleurs ont moissonné vos terres, et vous ne les avez pas payés ; leur salaire crie vengeance...

Deviens-je fou, de prendre la parole sur ce ton ? Oserai-je le faire à l'église dimanche ? Suis-je de ces prêtres qui "mélangent l'humain et le divin" ? Ma paroisse est-elle de celles qui "se limitent à la sempiternelle rengaine de Jésus-a-défendu les opprimés contre les puissants" ? Non : simplement un humble lecteur de la Parole de Dieu, qui, ces derniers dimanches, poursuit la lecture de la lettre de saint Jacques.

jeudi 24 septembre 2009

Une Eglise qui interdit.

Comment dire la Parole que porte l'Eglise comme une bonne nouvelle (c'est-à-dire : quelque chose de bon et de nouveau), et non pas comme un ramassis de vieilleries proférées par une arrière-grand-mère empêcheuse de tourner en rond ?

L'Eglise interdit. C'est comme une malédiction, quelque chose qui lui colle à la peau. Avant même d'ouvrir la bouche, il y a des gens qui savent déjà que la parole qu'ils vont entendre du prêtre va aller à l'encontre de leurs projets.

C'est ce qui s'est passé au téléphone ce matin : une jeune femme veut se marier. Formidable. Elle veut baptiser ses enfants. Génial. Oui mais, voilà : elle veut que le baptême ait lieu pendant le mariage ; ça me gêne, et d'ailleurs - ça tombe bien - nos dernières directives diocésaines le déconseillent fortement. La réticence que j'exprime au téléphone est comprise comme l'interdit attendu. "C'est dommage, me dit la maman, mais alors il n'y aura que le baptême, on se contentera d'un mariage civil". Rien n'y fait. Même pas la proposition du baptême le lendemain.

C'est vrai qu'en y réfléchissant, la motivation des futurs mariés ne devait pas être bien profonde. Leurs motivations pour le baptême non plus, d'ailleurs... Mais dans un monde où chacun rêve de construire sa vie exactement à son rythme, selon son désir, en évitant le plus possible les contradictions, comment une parole affirmant qu'un monde de toute-puissance est un monde qui porte en lui sa propre mort pourrait-elle être entendue ?

mercredi 23 septembre 2009

Aidez les petites maisons d'édition.

Comment faire pour vendre un livre qu'on a écrit sans donner l'impression de se mettre soi-même en vitrine ? En rappelant que celui qui prend les risques, c'est l'éditeur... Et en encourageant les lecteurs potentiels à le réclamer à leurs libraires...

Voilà, c'est mon premier livre, il s'agit du cours donné par votre serviteur aux séminaristes de Mayidi (RDC), adapté tout de même pour le public français. Vous y retrouverez un certain nombre des thèmes développés dans le Blog du Curé : un regard positif sur le monde dans lequel nous vivons et sur la situation du christianisme dans ce monde ; le rappel que la foi naît d'une expérience, la rencontre avec le Dieu de Jésus-Christ, et qu'elle est une aventure partagée par un nombre de personnes beaucoup plus grand que les enquêtes d'opinion ne le laissent penser. Une place importante y est accordée aux interrogations posées par la modernité, et aux transformations des manières de croire qu'elle implique. Le tout, en seulement cent trente-trois pages, dont certaines demandent au lecteur une attention soutenue (enfin c'est ce que me dit mon éditrice...), et pour le prix de douze euros.


Pour vous le procurer :
- Commandez-le à votre libraire (ils ont aussi besoin d'être soutenus)
- Si le vilain se refuse à faire effort, écrivez directement à : Editions Cité Vivante - 59B rue Jules d'Arbaumont 21000 DIJON.

samedi 19 septembre 2009

Ah, les femmes.

Encore un numéro du "Monde des Religions" sur les femmes. Ou la femme, je ne sais plus. Justement je tombe dessus vendredi soir, en sortant de la messe, et de l'évangile du jour qui insiste lourdement sur l'entourage féminin de Jésus, par contraste avec ses collègues rabbis, plutôt misogynes.

L'Eglise, à la différence de son fondateur, a-t-elle un problème avec les femmes ? Je dirais plutôt qu'elle a un problème avec la mixité, ou la gestion de la différence sexuée, enfin un truc comme ça. A la messe en semaine, l'assistance est massivement féminine, comme au caté. Certains vivent d'ailleurs dans la hantise d'une invasion féminine (-iste ?) : tel confrère me disait récemment, pour justifier sa réticence à admettre des filles parmi les enfants de choeur : "Mets-en une, à la fin de l'année il n'y a plus que ça". Je passe sur la délicatesse du propos, pour en constater la justesse peu de temps après, en demandant à Bertrand pourquoi il ne vient plus servir la messe. "C'est moins bien depuis qu'il y a des filles". Et voilà la raison : les filles, c'est pas intéressant. Bertrand est un petit macho, comme sans doute beaucoup de garçons de sa génération. Vous verrez : quand les hommes auront compris que les femmes sont aussi intéressantes qu'eux, quand les femmes auront compris qu'elles ne doivent pas rentrer dans ce jeu-là, on se posera la question de manière beaucoup moins agressive et passionnelle.

Conclusion : on continue à prendre des filles comme enfants de choeur, et on apprend aux garçons qu'elles sont aussi bien qu'eux, même si elles sont plus civilisées.

Allez, une post-conclusion : dans mon jeune temps, j'avais demandé à des carmélites pourquoi il n'y aurait pas, après tout, de religieuses ordonnées prêtre parmi elles. Elles se sont esclaffées : "Mais alors, nous ne verrions plus jamais d'hommes !" Ah, les soeurs.

vendredi 18 septembre 2009

Divorces et remariages.

En marge du débat lancé par les Sacristains, un papier plus long que d'habitude sur les divorcés remariés et leur place dans l'Eglise.

Lorsque ce monsieur m’a demandé de rendre visite à son épouse, en fin de vie et encore chez elle, j’avoue que je n’ai pas tout de suite réalisé qu’il s’agissait de la dame que je voyais le samedi soir, toujours dans les derniers rangs de l’église.


C’est bien elle. Souriante malgré la fatigue, elle m’accueille dans la chambre où on lui a installé un lit médicalisé. L’époux nous laisse avec discrétion : « Elle a, me dit-il, quelque chose d’important à vous demander ».


En effet, c’est important : mariée avec le même homme depuis quarante-cinq ans, elle ne communie plus, car son mari est divorcé. Ils ont l’un et l’autre dépassé leur huitième décennie, et sa vie s’est articulée autour de deux fidélités : fidélité à l’homme qu’elle aime, fidélité à l’Eglise qui lui demande de s’abstenir alors qu’elle est tous les dimanches à la messe. Avant de mourir – elle sait qu’elle vit ses dernières semaines - elle voudrait savoir si elle peut communier, et recevoir le sacrement des malades.


Elle n’est pas seule dans ce cas. A l’issue de la messe de rentrée du lycée Saint-Joseph (le tiers des enseignants était là, quand même), plusieurs sont venus me trouver pour me confier leur tristesse de ne pouvoir participer pleinement à l’eucharistie. Un bon nombre d’entre eux me disent qu’à cause de cela, ils ne fréquentent plus l’église, que cette situation atteint profondément leurs enfants, que beaucoup de leurs amis se sont également détournés de l’Eglise à cause de cela. J’en connais qui ont décidé d’aller vers les communautés protestantes, réputées plus accueillantes. J’en ai connus qui souhaitaient, malgré tout, se marier à l’église, car pourquoi celui qui n’a jamais été marié serait-il puni ? Pourquoi celle qui a été abandonnée par son conjoint devrait-elle ajouter à sa douleur celle de ne pas participer pleinement à la communion ? Il me faut alors expliquer que nous pouvons prier ensemble, dans la discrétion, un autre jour que celui du mariage civil. Que la mariée ne devra pas être en blanc. Que toute la famille ne sera pas invitée. Et j’en passe.


Vous l’avez compris : je fais ce que je peux, comme la plupart de mes confrères.


Renvoyer à la conscience de chacun ? Evidemment, je ne vérifie pas, au moment de donner la communion, la manière dont vivent ceux qui s’approchent de l’autel. Evidemment, je ne renvoie personne : le scandale serait bien pire que celui que l’on provoque, paraît-il, en accueillant ceux qui sont dans cette situation. Mais, jeune prêtre, j’ai profondément choqué un couple âgé qui avait accepté de se conformer à la règle imposée : ils en souffraient, de cette situation, mais au fond ils avaient fini par s’y retrouver et n’ont pas compris le conseil que je leur donnais de revenir communier. Je n’ai plus jamais recommencé.


C’est qu’elle n’est pas idiote, cette discipline des catholiques. Car on ne peut pas, non plus, faire comme si de rien n’était. On ne peut pas avoir l’air de brader les exigences de l’amour : si tu te donnes, tu donnes toute ta vie. On ne peut pas non plus passer outre la souffrance, le désarroi, et dire tout simplement « allez va, Dieu t’aime et c’est l’essentiel ». Quelque part, demander de s’abstenir des sacrements, c’est prendre au sérieux cette souffrance, la complication de la situation. Les catholiques sont peut-être les derniers à dire « un divorce, ce n’est jamais bien », et à inscrire cette souffrance comme une blessure dans la vie de leurs communautés.


Alors ? Conseiller la reconnaissance de nullité ? Trop long, trop compliqué, trop aléatoire. Et compris souvent, bien à tort, comme la négation de tout ce qui a été vécu lors de la première union. Proposer de découvrir la vie de l’Eglise autrement, dans l’accueil et la partage de la Parole, le service des frères ? Certains prennent ce chemin et s’en trouvent bien, ils découvrent ainsi des tas de choses sur Dieu et continuent à avancer dans la foi ; mais je ne pense pas que cela puisse concerner la majorité.


Voici ce que disait Benoit XVI en 2005, lors d’une rencontre avec des prêtres du Val d’Aoste : « Aucun de nous n’a de solution toute faite, notamment parce que les situations sont toujours différentes ». Cette attention aux personnes était déjà ce que prônait Jean-Paul II dans Familiaris Consortio : le droit de l’Eglise n’est pas fait pour punir, il est fait pour aider. Les prêtres ne sont pas là pour juger, mais pour comprendre, écouter, accompagner, accueillir. Le prêtre que je suis pense, certes, que la discipline de l’Eglise catholique peut évoluer, et il sait que bien des évêques pensent comme lui. Mais il est solidaire de cette même Eglise, peut-être tout simplement parce qu’il l’aime. Alors, ce que je m’efforce de faire, c’est de mettre l’accent sur la miséricorde. Dans les textes du magistère, il y a, bien sûr, le rappel de la règle dans toute sa dureté ; mais il y a surtout la charité pastorale avec laquelle chacun doit être accueilli dans l’Eglise.

mercredi 16 septembre 2009

Qui c'est le plus gentil ?

Willy est le patron du Shanti, bar bien connu des noctambules dijonnais, et de votre serviteur qui y participe régulièrement à des cafés théologiques. Willy est hindou. Né en France de parents français comme on dit, il a choisi l'hindouisme après de nombreux et longs séjours dans des ashrams, là-bas. C'est dans cette voie-là qu'il rencontre Dieu. Respect.

Le jeudi, au Shanti, c'est soirée à thème. Un coup, café philo ; un autre, café écolo ; un troisième, café théologique. Je m'y retrouve en général seul catholique, et la majorité des participants (une vingtaine) est constituée de convertis à diverses religions orientales, souvent déçus par leur catholicisme d'origine et n'hésitant pas à laisser libre cours à leur amertume.

L'autre soir, j'y ai emmené Jons. Jons, c'est un peu le contraire de Willy : il est Indien, et catholique - il est même séminariste. Évidemment ça a intéressé Willy, qui lui a posé plein de questions, en particulier sur les rencontres entre chrétiens et hindous, là-bas. Etonnement de mon séminariste : non seulement le dialogue n'existe pas, mais les chrétiens sont en butte à un phénomène qu'on ignore en France, la montée de l'intolérance, voire de la violence anti-chrétienne, chez nombre d'Hindous, surtout dans le nord de l'Inde. Que la religion de Gandhi soit devenue un foyer de violence est une chose qui dépasse sans doute les habitués des jeudis du Shanti : pour la plupart d'entre eux, c'est le christianisme qui est fauteur de trouble.

mardi 15 septembre 2009

Le travail, c'est pas la santé.

Faut-il en rajouter encore sur les suicides à France-Télécom ? Rappeler que, de toute façon, dans notre pays, le suicide est un énorme problème de santé publique (c'est la première cause de mortalité des jeunes), et qu'il est bien souvent géré par le silence et le déni ? Je me souviens d'une épidémie du même type, lorsque j'étais aumônier d'étudiants, qui avait alors touché l'école de sages-femmes ; la directrice avait refusé d'organiser une campagne de sensibilisation, au motif que l'acte avait été commis par des jeunes filles fragiles...

Au-delà du cas particulier de telle ou telle entreprise, je ne compte plus les plaintes reçues de personnes qui expriment une souffrance extrême liée à leur travail. Elles me semblent liées à des méthodes de management hyper-rationalisé qui font abstraction de la dignité des personnes. Le mot est peut-être un peu fort, je le reconnais, mais le fait est là : voir par exemple ce qu'écrit Dijonscope sur les personnels hospitaliers de Dijon et le jugement qu'ils portent sur les changements dans l'organisation de leur travail.

La raison fait oublier l'amour : voilà qui évoque certaines phrases de Benoît XVI, dans sa dernière encyclique : "Si le savoir veut être une sagesse capable de guider l'homme... il doit être relevé par le sel de la charité. Le faire sans le savoir est aveugle, le savoir sans amour est stérile". Considérer le travail d'abord comme un marché, et donc le travailleur comme une marchandise, n'est-ce pas justement ce dont parle le pape lorsqu'il écrit que "l'activité économique ne peut résoudre tous les problèmes sociaux par la simple extension de la logique marchande" ?

Pour ceux qui ont le temps, une émission de RCF sur le sujet.

dimanche 13 septembre 2009

Le génie de la com' (suite)

On n'en a pas encore fini avec le débriefing du printemps terrible de 2009, qui a vu se succéder couacs de la communication vaticane et ubuesques déclarations d'élus et de journalistes prompts à dénoncer de supposées dérives traditionalistes et autoritaires. Mais petit à petit, des leçons se tirent de ce triste épisode : les Sacristains , qui sonnent les cloches le 14, ont été précédés par deux communiquants qui ont fondé le groupe Médias et Evangile. L'un d'entre eux, Guillaume de Prémare, vient de publier une remarquable réflexion sur la communication dans l'Eglise, que vous pouvez lire dans la dernière livraison de la très sérieuse Revue d'éthique et de théologie morale.

Voilà un article qui mériterait de circuler très largement dans les milieux de la com et des médias, cathos ou non. Parce qu'il pose les bonnes questions, aux journalistes comme aux ecclésiastiques : il s'ouvre sur l'analyse détaillée d'une interview de Benoît XVI à la télévision allemande, dans laquelle le pape revient sur les sujets qui fâchent, mais de manière remarquablement pédagogique. Pourquoi donc n'a-t-on pas fait connaître cette intervention, ou d'autres qui vont dans le même sens ? Pourquoi, alors que les catholiques ont finalement assez bonne presse auprès de nos contemporains, le rejet et l'agressivité du printemps dernier ? Pourquoi enfin les médias ne s'intéressent-ils qu'à l'aspect social du christianisme et à l'inscription du catholicisme dans la société, et non à sa dimension spirituelle ?

jeudi 10 septembre 2009

Maintenant, nous savons.


Maintenant, vous savez... C'est la devise d'un jeune média dijonnais, Dijonscope, tous les jours sur le web à neuf heures pile. L'actualité dijonnaise n'est pas dense au point de fournir des scoops tous les jours, mais c'est bon de prendre la température d'une ville, sans préjugés.

Pour se mettre en bouche, une interview de l'archevêque, qui a provoqué deux commentaires très très débiles mais qui fait honneur à Dijonscope.


mardi 8 septembre 2009

Dieu et l'argent.

On dit qu'ils n'ont jamais fait bon ménage. On se méfie des religieux quand ils se mêlent d'économie. On ne prête qu'une oreille distraite à Benoît XVI lorsqu'il publie son encyclique sociale (il est vrai que, parue en plein été, elle avait toutes les chances de passer inaperçue, ah le Vatican et la com décidément...). Et voilà qu'une nouvelle, en provenance inattendue des pays du Moyen-Orient, oblige à se remuer les méninges : les actifs des cent plus grandes banques islamiques mondiales ont augmenté cette année de 66 % (les autres se sont contentées d'un modeste 13%).

Une banque islamique, c'est une banque qui applique strictement les interdits coraniques en matière économique : pas de prêt à intérêt (mais une participation aux bénéfices pour celui qui investit), pas de spéculation, et j'en passe. Il y a trente ans, on n'aurait pas parié un kopec sur ce genre de truc.

Loin de moi l'idée de faire l'apologie du communautarisme, et encore moins du Coran. Je ne suis pas non plus naïf au point d'ignorer les effets de la hausse du pétrole sur cette bonne tenue. Je sais enfin qu'il n'y a pas d'économie chrétienne, alors qu'il y a une finance islamique. Mais quand je lis chez Benoît XVI et sous la plume des évêques de France un appel à moraliser les comportements des acteurs économiques, et l'affirmation que la morale n'est pas incompatible, au contraire, avec la création de richesses, je me dis que nos cousins appliquent avec intelligence des conseils prodigués depuis longtemps par l'Eglise. Et que, peut-être, enfin si j'étais banquier, j'essayerais de me lancer dans une activité, disons, conforme à ces conseils, et je le ferais savoir.

Si par hasard vous n'êtes pas convaincu, et si vous n'avez pas trop sommeil, voici ce qu'en dit la ministre des finances française... Ca vaut son pesant de capitalisme.

samedi 5 septembre 2009

Liturgie africaine au Vatican ?

Benoît XVI nous surprendra toujours. Il vient de choisir, pour les célébrations vaticanes, un cérémoniaire africain, qui plus est congolais de RDC : Mgr Jean-Pierre Kwamba Masi. C'est lui qui aura la charge compliquée de superviser la préparation et le déroulement des liturgies pontificales, d'ordinaire bien compassées... Formé dans les séminaires zaïrois, Mgr Kwamba Masi est certainement un familier du rite du même nom, qui fait des messes d'Afrique centrale d'inoubliables moments de prière, de chants et de danses.

Connaissant Saint-Pierre, je doute que les célébrations se mettent à y ressembler à cette petite vidéo tournée il y a trois ans dans une église de la campagne congolaise :



Tiens, Benoît, on le croyait tradi ?

Immuable.



Ca dure, paraît-il, depuis 1685, et sûrement avant : dans ce quartier de maraîchers qu'était autrefois le sud de Dijon, la confrérie de Saint-Fiacre, patron des jardiniers, continue de se rassembler le premier samedi de septembre. On y sort la châsse du saint, décorée de petits objets en argent dont le plus ancien a été accroché là en 1803, qui passe de commune en commune. Elle était cette année confiée à la chambre d'agriculture, et déménage aujourd'hui à Varois, ville qui s'enorgueillit de ses douze exploitations agricoles. Dans son discours, le représentant du monde agricole qui a pris la parole a attribué à l'intercession du saint la formidable récolte de cette année. Du coup, messe à Saint-Pierre, à grand renfort de confréries voisines (Auxonne, mais aussi Lisieux, Belgique, Luxembourg...) qui apportent toutes leurs statues et leurs drapeaux.

Ce même jour a lieu la brocante du quartier, qui se trouve ainsi élevée au rang de fête patronale.

Ca vous a un petit goût d'éternité, ces chars fleuris, ces bannières et ces saints que l'on exhibe fièrement. Religion populaire, sans doute. Mais quel succès. Et dans l'église, ça chante. Ca aussi, c'est un petit peu du christianisme de chez nous.

mercredi 2 septembre 2009

"Liberté, je ne te vois plus"

Est-il dangereux de s'indigner ? Peut-être vous rappelez-vous cet homme, qui avait été interpellé pour avoir crié "Sarkozy, je te vois !" en pleine gare Saint-Charles de Marseille et risque, paraît-il, cent euros d'amende. Le secrétaire dijonnais de la ligue des Droits de l'Homme a écrit à l'auteur de l'interpellation pour lui faire part de son indignation... Il s'est vu, pour cela, convoqué trois mois plus tard à la gendarmerie de son domicile.

Le titre de ce billet n'est pas de moi... mais d'un lecteur de Dijonscope que je remercie de son involontaire collaboration à ce blog.

mardi 1 septembre 2009

Divine rentrée.

Pour la rentrée des enseignants, le proviseur du lycée Saint-Joseph avait eu une drôle d'idée : commencer par la messe, en y invitant tous ceux qui le voulaient. Un lundi à huit heures trente le matin, il ne devait pas y avoir grand-monde. Eh bien si : plus du tiers des enseignants (soixante-dix environ sur deux cents) étaient présents. A l'intention des esprits chagrins, je précise que ce lycée catholique ne pratique aucune sélection des ses personnels, pas plus que des élèves d'ailleurs, et que la différence avec l'enseignement public est que l'Eglise peut y dire librement ce qu'elle estime devoir dire.

Un tiers de pratiquants : c'est exactement la même chose qu'en prison. Et si c'était le vrai taux de pratique religieuse dans une France que l'on imaginerait débarrassée de tous les préjugés, des entraves à la liberté d'expression et des calomnies qui circulent sur les catholiques ?