mardi 15 septembre 2009

Le travail, c'est pas la santé.

Faut-il en rajouter encore sur les suicides à France-Télécom ? Rappeler que, de toute façon, dans notre pays, le suicide est un énorme problème de santé publique (c'est la première cause de mortalité des jeunes), et qu'il est bien souvent géré par le silence et le déni ? Je me souviens d'une épidémie du même type, lorsque j'étais aumônier d'étudiants, qui avait alors touché l'école de sages-femmes ; la directrice avait refusé d'organiser une campagne de sensibilisation, au motif que l'acte avait été commis par des jeunes filles fragiles...

Au-delà du cas particulier de telle ou telle entreprise, je ne compte plus les plaintes reçues de personnes qui expriment une souffrance extrême liée à leur travail. Elles me semblent liées à des méthodes de management hyper-rationalisé qui font abstraction de la dignité des personnes. Le mot est peut-être un peu fort, je le reconnais, mais le fait est là : voir par exemple ce qu'écrit Dijonscope sur les personnels hospitaliers de Dijon et le jugement qu'ils portent sur les changements dans l'organisation de leur travail.

La raison fait oublier l'amour : voilà qui évoque certaines phrases de Benoît XVI, dans sa dernière encyclique : "Si le savoir veut être une sagesse capable de guider l'homme... il doit être relevé par le sel de la charité. Le faire sans le savoir est aveugle, le savoir sans amour est stérile". Considérer le travail d'abord comme un marché, et donc le travailleur comme une marchandise, n'est-ce pas justement ce dont parle le pape lorsqu'il écrit que "l'activité économique ne peut résoudre tous les problèmes sociaux par la simple extension de la logique marchande" ?

Pour ceux qui ont le temps, une émission de RCF sur le sujet.

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