dimanche 30 août 2009

Message subliminal.

Ecouter "Le téléphone sonne" dans sa voiture le soir sur les routes de l'été, c'est beaucoup de bonheur, avec parfois une montée d'adrénaline qui vous prend à l'écoute de certaines interventions. Ce dernier cas de figure était celui de mercredi : une émission dont le thème était, précisément, le bonheur, en lien -si j'ai bien compris- avec la revue L'Expansion qui se penche sur la question.

Qu'on n'y ait pas parlé de l'Evangile, où le mot de bonheur est l'un de ceux qui revient le plus souvent, passe encore : ça ne fait plus partie du bagage culturel minimum, OK. Mais qu'on y ait distillé à ce point des idées fausses sur le christianisme, sans que personne ne réagisse puisque personne ne sait au juste ce que ça veut dire, là... C'est de la malhonnêteté. La palme revenant, comme de bien entendu, à Michel Onfray, philosophe officiel de la République en passe de prendre la place du regretté et oublié Alain (auteur, tiens, de "Propos sur le bonheur" dont personne ne parle plus...). Onfray ne peut pas ouvrir la bouche sans mettre en cause le judéo-christianisme, coupable de tous les maux de notre pauvre monde : il y voit la cause du matérialisme dans lequel nos sociétés sont engluées, et a même été jusqu'à affirmer que, si l'école publique pratiquait à ce point la culture de l'effort et de la souffrance, c'était parce qu'elle n'était rien moins que l'héritière de la fameuse morale judéo-chrétienne.

Il faut dire que judéo-chrétienne, ça passe beaucoup mieux que judéo tout court. Mais finalement, est-ce moins meurtrier ? Ce genre de procédé, qui affirme sans argumenter, ça s'appelle de la manipulation ; ce sont des quantités de petits messages subliminaux qui s'entassent dans notre mémoire et finissent par construire un monument de haine et de mensonge.

samedi 29 août 2009

Un peu de buzz autour d'une censure idiote.

Anuncio : C'est ce week-end, un festival dans sept villes de France, expos, concert, et je ne sais quoi encore. Un festival de plus pour la nouvelle évangélisation ?

Je ne peux pas y participer (eh non, les week-ends, les curés sont au boulot...), mais j'y serais bien allé, ne serait-ce que pour faire la nique à certaine municipalité qui a interdit un concert sous prétexte qu'il fallait respecter la tranquillité des riverains...

Alors, un peu de buzz :
Le Figaro
Edmond Prochain
Pensées d'outre-politique

La foi se mesure-t-elle ?

Peut-on mesurer la foi, évaluer l'impact de Dieu dans notre société à défaut de le faire dans une vie humaine ?

Dijon à la fin des vacances, c'est un peu comme un naufrage : le beau bateau de l'été s'est échoué sur le bitume, et les survivants se serrent les coudes. On se téléphone, on s'invite, on sort ensemble, bref on fait ce qu'il faut pour affronter l'environnement hostile. A chaque fois, c'est l'occasion de rencontrer des gens nouveaux (la ville n'est pas si petite, finalement, même les curés ne connaissent pas tout le monde), d'entamer des conversations nouvelles. A chaque fois, c'est le même étonnement : tout le monde a une histoire avec Dieu. Le plus fêtard des étudiants en médecine se met à parler avec attendrissement de son projet de mariage, la jeune femme si préoccupée par son travail de l'émotion ressentie lors du baptême de son enfant, et quand ce n'est ni l'un ni l'autre les questions fusent toujours sur la religion, Dieu, le mal ou le bonheur.

La plupart de ces personnes rencontrées dans le jardin des voisins ou sur une terrasse de café auraient répondu "non" à la question "avez-vous une religion ?" posée par les instituts de sondage.

A la question "peut-on mesurer la foi ?"; je réponds donc : non, pas la peine d'essayer.

jeudi 27 août 2009

Terre Sainte.

2 500 étudiants de France en Terre Sainte cet été, c'est un beau succès, mesurable aussi à la qualité des témoignages recueillis sur le site de la CEF. Les étudiants de Dijon ont largement contribué par leur présence à ce succès !

Il n'y a pas que des pèlerins là-bas, il y a aussi ceux qui vivent... Et, pour les Palestiniens, dans des conditions de plus en plus difficiles. Bil'in, village de Palestine, se bat pour se faire connaître, avec le concours d'associations française qui devraient être reçues mercredi par le ministre des affaires étrangères. Occupation illégale, colonisation sauvage, partition du territoire municipal par la construction du fameux mur, humiliations quotidiennes, c'est le lot de ses habitants.

La vidéo qui suit n'est pas toute noire, elle a simplement été tournée pendant la nuit et dans la clandestinité... Vous ne la verrez jamais à la télé.

mercredi 26 août 2009

Séminaristes de plein air.

Une petite vingtaine, d'un peu partout en France, les GFU (Groupe de Formation Universitaire) se réunissent à Dijon pour leur session d'été. Les GFU, ce sont des séminaristes, qui poursuivent leurs études profanes tout en commençant leur formation en vue du ministère presbytéral. Le projet est né à la fin des années soixante, et ils ont été une centaine au plus fort de l'activité de ce séminaire pas comme les autres, qui rassemble ses étudiants sept week-ends et un mois d'été pendant l'année universitaire, plus une semaine de retraite à Noël.



Le résultat ? Des séminaristes a la fois comme tout le monde et différents des autres, plus sensibles que les autres sans doute à tout ce qui se passe dans la société et qui peut interpeller l'Église. Au terme du cycle GFU, ils rejoindront des séminaires plus classiques en lien avec le diocèse qui les accueillera plus tard dans le ministère.

Une seule chose leur manque : un site Web à jour...

Voir aussi le site du Service national des vocations.

vendredi 21 août 2009

Portrait de famille.

Portrait des catholiques de France : le titre du Monde du 16 août n'y va pas de main-morte. Et allons-y dans les poncifs : le catholique moyen est "une femme de plus de cinquante ans, électrice de droite", dommage qu'on ne précise pas tant qu'à faire sa tenue vestimentaire et ses goûts culinaires, combien d'enfants elle a eus, et puis quoi encore, c'est pas la peine, de toute façon tout ça c'est bien connu et depuis longtemps : le catholicisme s'effondre, et puis c'est tout.

Moi, franchement, ça m'énerve. Ca m'énerve parce que personne, et surtout pas les catholiques, ne se pose de questions sur ces sondages, qui sont tellement dans l'air du temps. Eh bien, justement, déjà, c'est pour ça que je les trouve louches : c'est parce qu'ils ressemblent vraiment à ce que tout le monde pense. On commence par dire "l'Église se casse la gueule", et on se paye des enquêtes ensuite pour le prouver.

Bon, regardons les choses d'un peu plus près. 64% des Français se déclarent catholiques. Tiens, c'est drôle : en 2007, ils étaient 51%. Comment ça se fait ? Peut-être que 960 personnes ("échantillon national représentatif"), ça n'est pas si représentatif que ça... Mais alors, voyons. 4,5% des catholiques sont pratiquants. Ca donne, sur un échantillon de 960 : (960x64%)x4,5%=allez, on arrondit généreusement à 30 personnes. J'en ai dix fois plus à la messe le dimanche, l'IFOP dû venir à Saint-Pierre ça lui aurait coûté moins cher. On continue ? 39% des pratiquants se déclarent proches de l'UMP, ça veut dire que onze personnes ont dit voter pour l'UMP, d'où ce titre que je vous laisse savourer : "L'orientation à droite de l'électorat catholique se renforce".

Voilà, je m'arrête là, j'aurais pourtant bien envie de continuer. Il y en aurait à dire sur les méthodes utilisées (elles n'ont pas changé depuis le chanoine Boulard et les années cinquante), et sur l'absence sidérante de réflexion qui suit ces enquêtes larguées régulièrement dans les médias. Mais un billet ça doit être court. Pour les abonnés au Monde.fr, je vous laisse le plaisir de continuer la lecture.

mercredi 19 août 2009

Sergiu, le retour.

Il avait disparu en mai, victime d'un coup de sang des édiles locaux qui avaient détruit son squatt. On le disait rentré en Roumanie. Vous aviez été nombreux à vous inquiéter de son sort. Dimanche dernier, à mon retour de vacances, il est entré bravement dans l'église, a pris sans hésiter la direction de la sacristie, enfilé son aube et repris son service d'autel comme s'il avait toujours été là.

A quoi ça a servi, tout ça, sinon à en rajouter une couche dans le genre "il y en a vraiment trop chez nous, de ces gens-là".

Justement, à Dijon où il est censé ne jamais rien se passer, les gens du voyage ont fait parler d'eux ces temps-ci : allez voir sur Daylymotion, ça vaut le coup...