jeudi 30 novembre 2006

Nouveau candidat.

Rions un peu :
http://www.zedess.com/Sarkozy_Clip/Un_Hongrois_chez_les_Gaulois.html
Charité bien ordonnée ?

A quoi sert l'argent du Téléthon ? La question mérite d'être posée. Elle l'a été, par trois évêques, et pas des plus conservateurs malgré ce que dit "Le Monde" d'hier soir.

Pourquoi donc la réaction outrée de la présidente du Téléthon ? C'est que, dès que des catholiques ouvrent la bouche, on s'imagine qu'ils veulent restaurer quelque chose comme l'ancienne chrétienté. Je laisse, pour ma part, la parole à Michel Dubost, évêque d'Evry : Il nous faut accpter que l'éthique chrétienne ne soit plus, à elle seule, celle qui soutient et anime l'éthique de la société; en même temps, on doit entendre notre avis, notre divergence... Cela ne sert à rien de condamner sans appel, surtout quand il s'agit de mener des recherches dans un cadre purement légal et dans un esprit de défense de la vie.

mercredi 29 novembre 2006

Pour ceux qui veulent réfléchir à la foi.

Ca y est, j'ai mis en ligne le cours que je donne au Congo. Vous pouvez le trouver sur :
http://theologiedelafoi.blogspot.com
Ce qui serait formidable, c'est que les lecteurs qui viendraient à s'y égarer (je reconnais que la lecture n'est pas facile...) prennent la peine de réagir.
Famille (s).

Hier soir, première assemblée générale du Service Familles (le "s" est très important). L'ambition de ce service est de réunir tous ceux qui s'intéressent au service que les chrétiens peuvent rendre aux familles.

Ce n'était pas évident pour tous ceux qui étaient là de comprendre l'objectif de la soirée. Spontanément, chacun s'intéresse d'abord à son petit groupe : comment faire connaître le mouvement dont je fais partie, l'association dans laquelle je milite ? Comment inviter du monde à nous rejoindre ? La logique est inversée : peu importe que les églises soient pleines, l'essentiel est ce que nous avons à dire et à transmettre, et le service que nous pouvons rendre.

Les idées ne manquent pas. Le tout est plutôt de savoir par quoi commencer. Une chose est certaine : les chrétiens ont quelque chose à dire sur la famille, une expérience à partager, des convictions à affirmer. Rien à affirmer, beaucoup à proposer, sans tomber dans le piège de la dénonciation d'un monde qui ne tourne pas rond.

dimanche 26 novembre 2006

Baptêmes (suite)...

Le choix du parrain et de la marraine : voilà un problème auquel sont confrontés de plus en plus de parents, qui dans leur entourage ne connaissent pas beaucoup de chrétiens. Plusieurs fois, on m'a demandé de choisir un musulman, seule personne vraiment croyante ; à plus forte raison lorsqu'il s'agit d'un oncle de l'enfant.

Honnêtement : entre une famille qui choisit comme parrain le tonton, baptisé mais indifférent, pour lui faire plaisir, et une autre qui porte son choix sur un proche qui n'est pas croyant mais dont ils savent qu'il aidera l'enfant à cheminer dans une vie personnelle, quel est le meilleur choix ?
Baptêmes.

Ce matin, préparation au baptême. Trois familles sont venues, aussi dissemblables qu'il est possible de les imaginer : les premiers arrivés habitent une maison à Varois et sont comptables tous les deux ; les suivants veulent baptiser d'un seul coup les quatre enfants, le papa est camerounais, la maman française, leur souci est de trouver des parrains et marraines pour tout ce petit monde car ils ne connaissent que des protestants, des musulmans et des incroyants... Enfin, une maman, camerounaise elle aussi, est venue seule avec sa petite qui a déjà été baptisée en août mais elle n'avait pas encore participé à la réunion avec le prêtre.

Le dialogue s'instaure malgré les différences. Le sujet de débat : qu'est-ce que la vie chrétienne ? Au-delà des considérations traditionnelles sur les valeurs, nous essayons de réfléchir ensemble sur le spécifique de la foi, la vie des sacrements, la prière. Le ménage de Varois ne pratique pas, à la différence des deux autres familles.

Aimer Dieu et aimer son prochain ne font qu'un seul commandement. Comment transmettre ce message sur quoi Jésus revient à plusieurs reprises, faire comprendre qu'il n'y a pas de vie chrétienne possible sans enracinement dans une pratique de la prière et des sacrements ?
Encore de la violence.

Cette semaine : un incendie volontaire dans un immeuble rue Castelnau - plusieurs familles ont dû être évacuées et relogées, une voiture bélier dans un autre rue Paul-Bur.

samedi 25 novembre 2006

Visionnaire.

A l'occasion des 40 ans de Populorum Progressio, l'encyclique de Paul VI sur le développement des peuples, et à la demande du CCFD, je me suis replongé dans ce texte qui n'a pas pris une ride. Le regard porté par Paul VI est d'une incroyable actualité : égoïsme des pays riches, pauvreté croissante des pauvres, développement des maladies et des famines, appels au partage des biens et des savoirs... Il faut relire ce texte visionnaire (voir en particulier le commentaire de Vincent Cosmao), en refaire un outil de réflexion, redire que l'Eglise catholique s'y est engagée de manière définitive et à son plus haut niveau aux côtés des peuples en développement.

vendredi 24 novembre 2006

Prêtres à l'étranger.

D'autres prêtres de Dijon sont à l'étranger. Parmi eux, Luc, avec qui j'ai fait la plus grande partie de mon séminaire. Il est en Uruguay, curé paumé dans une paroisse je ne sais où exactement... Je crois que c'est près de la frontière brésilienne. Il aurait dû être avec un autre prêtre, mais au bout de quelques mois, ce dernier a quitté le ministère. Je crois (je sais) que c'est dur pour lui, même s'il est heureux d'être là-bas.

A l'étranger, on est beaucoup plus vulnérable. En plus, Luc, c'est quelqu'un qui se laisse vraiment toucher profondément par les autres, et qui se donne à fond dans son ministère. Ce séjour en Uruguay, qui dure depuis deux ans, est quelque chose qui lui tenait vraiment à coeur.

mercredi 22 novembre 2006

Manifs.

Hier, passage éclair à Paris pour rencontrer le secrétaire général de la Pastorale des Migrants, José da Silva. Le faubourg Saint-Antoine pue le brûlé : les pompiers manifestent en mettant le feu aux poubelles et en ouvrant toutes les bouches d'incendie, ce qui provoque une inondation sur les trottoirs.
Je me demande si c'est une bonne idée, ces pompiers qui mettent le feu ?

Justice.

Un juge français met en cause le président du Rwanda dans l'attentat meurtrier qui a été à l'origine du génocide dans ce pays. Ici, on découvre la réalité ; là-bas, tout le monde sait depuis longtemps que Kagamé est un chef d'Etat impitoyable qui n'a reculé devant rien pour prendre le pouvoir, et conquérir la moitié du Congo que son pays occupe et pille aujourd'hui en toute impunité. Depuis douze ans, le génocide dont les Tutsis ont été victimes a servi de prétexte à la guerre la plus meurtrière depuis 1945 (4 millions de victimes au moin) et à la mise à sac du pays le plus riche d'Afrique.
Une décision de justice, dont on ne sait pas trop quel impact elle peut avoir sur ce qui se passe en Afrique, mais qui doit réjouir le coeur de mes amis congolais.

mercredi 8 novembre 2006

Je ne vais pas vous raconter mon cours...

... un de ces jours, je pourrais le mettre en ligne après tout !
Les cours à Mayidi.

Les cours à Mayidi, ce sont de vrais cours. Pas des cours comme dans les séminaires : j'ai droit à un amphi, 36 étudiants, et même un squelette dans une vitrine comme si c'était une fac de médecine. Il y a un grand tableau noir où on écrit à la bonne vieille craie, en s'en mettant plein les doigts et jusque sur le pantalon.

Au début, c'est toujours un peu l'angoisse : serai-je à la hauteur ? Vont-ils poser des questions ? S'intéresser à ce que j'ai à leur dire : parler de la foi, pendant trente heures réparties sur une semaine ?

Et voilà, c'est parti : on commence par ce que c'est que croire, aujourd'hui, en France. Ahurissement des étudiants : comment, si peu de jeunes sont chrétiens ? Si peu, à la messe le dimanche ? Si peu de futurs prêtres dans les séminaires ? Et puis, la discussion s'instaure. Non, la foi ne disparaît pas en Europe ; elle se transforme. Il y a des endroits où les chrétiens sont toujours là, fidèles au poste : les catéchistes, la solidarité, la presse catholique... Il y a des endroits où on refuse du monde : hôtellerie des monastères, pélerinages, rencontres mondiales de jeunes.

Et au Congo, c'est comment ? Les langues se délient. Au Congo, Monsieur l'Abbé, tout le monde croit ; et c'est bien là le problème : car il y a beaucoup, beaucoup de sectes. Il y a l'Islam, perçu comme une menace. Il y a les témoins de Jéhovah, les Hommes d'affaires du Plein Evangile, l'Eglise du Christ au Congo, et tant et tant d'Eglises soumises au chraisme ambigu d'un pasteur qui trouve là de qoui gagner sa vie.
Retrouvailles.

Au bout de la piste, une allée bordée d'arbres, une tour que l'on voit de loin : c'est le Château rouge construit par le baron Carton de Wiart qui en fit le premier séminaire indigène du Congo. J'y retrouve mes anciens élèves, et le recteur qui m'accueille sur le perron.

Arrivée au Congo.

L'homme qui est venu me chercher à l'aéroport est un moine : bénédictin de Mambré, le couvent de Kinshasa, le Père Simon m'entraîne dans ma première traversée de la ville démente. La nuit est tombée : nous nous lançons en voiture sur des avenues cahotiques, le long desquelles se presse une foule dense. Cà et là, des feux sont allumés, de modestes guinguettes rassemblent des grappes de gens en quête de plaisir. J'avais oublié à quel point on peut être secoué sur les chaussées africaines.

Impossible de savoir où nous allons, tant l'obscurité est dense et la circulation incohérente. Le Père Simon, lui, s'y retrouve : nous arrivons au monastère, oasis de calme comme il se doit non loin du fleuve.

Voilà, c'est fini...

Dommage que je n'aie pas pu mettre à jour mon blog depuis le Congo. Mais si vous voyiez ce que c'est que ce pays, vous comprendriez tout de suite pourquoi ce n'est pas possible.
Déjà, en arrivant à l'aéroport de Kinshasa, vous voilà dans l'ambiance. La chaleur qui vous tombe dessus comme un édredon humide au sortir de l'avion. L'agitation qui règne aux alentours des points de contrôle des passeports : des dizaines de personnes qui vous porposent leur aide, en espérant quelques sous pour vivre. Mais aussi, toujours, quelqu'un qui est là et vous attend, envoyé par vos hôtes : cela fait partie des surprises du voyage, ces anges gardiens qui ne vous laissent jamais tomber.
Kin, c'est la plus grande ville francophone du monde après Paris : 7 millions d'habitants ? 10 millions ? Impossible de savoir au juste. Des dizaines, peut-être des centaines de milliers d'enfants y vivent dans la rue : ce sont les Shege, dont le nombre ne cesse de s'accroître, qui forment aujourd'hui une véritable caste violente et pauvre.
C'est aussi Kinshasa la Belle. La ville a souffert des pillages et de la guerre, mais elle conserve ses grandes avenues, ses boulevards animés à toute heure, les belles résidences de Ma Campagne... Elle n'a jamais perdu l'animation que lui apporte les milliers d'étudiants de ses campus, ni le presitge de sa faculté de théologie. Depuis deux ans, elle commence à panser ses blessures : les magasins rouvrent à nouveau, la circulation redevient un indescriptible magma boueux.