Les cours à Mayidi.
Les cours à Mayidi, ce sont de vrais cours. Pas des cours comme dans les séminaires : j'ai droit à un amphi, 36 étudiants, et même un squelette dans une vitrine comme si c'était une fac de médecine. Il y a un grand tableau noir où on écrit à la bonne vieille craie, en s'en mettant plein les doigts et jusque sur le pantalon.
Au début, c'est toujours un peu l'angoisse : serai-je à la hauteur ? Vont-ils poser des questions ? S'intéresser à ce que j'ai à leur dire : parler de la foi, pendant trente heures réparties sur une semaine ?
Et voilà, c'est parti : on commence par ce que c'est que croire, aujourd'hui, en France. Ahurissement des étudiants : comment, si peu de jeunes sont chrétiens ? Si peu, à la messe le dimanche ? Si peu de futurs prêtres dans les séminaires ? Et puis, la discussion s'instaure. Non, la foi ne disparaît pas en Europe ; elle se transforme. Il y a des endroits où les chrétiens sont toujours là, fidèles au poste : les catéchistes, la solidarité, la presse catholique... Il y a des endroits où on refuse du monde : hôtellerie des monastères, pélerinages, rencontres mondiales de jeunes.
Et au Congo, c'est comment ? Les langues se délient. Au Congo, Monsieur l'Abbé, tout le monde croit ; et c'est bien là le problème : car il y a beaucoup, beaucoup de sectes. Il y a l'Islam, perçu comme une menace. Il y a les témoins de Jéhovah, les Hommes d'affaires du Plein Evangile, l'Eglise du Christ au Congo, et tant et tant d'Eglises soumises au chraisme ambigu d'un pasteur qui trouve là de qoui gagner sa vie.
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