samedi 30 juin 2007

Vacances.

Amis lecteurs, je suis absent tout le mois de juillet... On se dit donc au mois d'août !

samedi 23 juin 2007


Questions autour de la croissance.

A ma grande surprise, l'encyclique Populorum Progressio, dont on fête cette année les quarante ans, suscite l'intérêt de beaucoup de monde, et provoque beaucoup de réflexions. Invité l'autre jour au Centre Albert Decourtray pour la présenter à un groupe de chefs d'entreprise, la rencontre a débouché sur un débat sur la croissance. Autre surprise : les entrepreneurs présents n'avaient pas connaissance des travaux, pourtant déjà anciens, sur la croissance zéro et la décroissance ; beaucoup mettaient en doute le caractère limité des ressources naturelles de la planète.

A lire à ce sujet, cet article de la revue Sciences Humaines : la croissance zéro est une perspective déjà envisagée par John Stuart Mills...

mercredi 20 juin 2007

Ca fait du bien de donner.

A l'occasion de la dernière assemblée diocésaine du CCFD, nous nous sommes trouvés devant un paradoxe : beaucoup de monde, et du monde jeune, aux nouvelles actions que nous avons menées ici ou là (voir post du mardi 27 mars) ; bien peu d'argent récolté à cette occasion. Une constatation qu'on doit toutefois nuancer, puisque nous sommes une des rares délégations en France à voir le niveau de ses dons augmenter cette année.

C'est difficile de demander de l'argent. Donner, ça fait pourtant du bien à tout le monde : quand c'est fait comme il faut, c'est une manière de dire à l'autre "tu as du prix pour moi". Encore faut-il lui donner la possibilité de dire "merci", voire de redonner à son tour.

Ci-joint la réflexion sur ce sujet menée au cours de l'assemblée, et un lien avec la page du CCFD de Côte d'Or.

mardi 19 juin 2007

En bonne compagnie.

La Croix consacre un article aux curés bloggeurs (blogueurs ? bloggers ? je ne sais plus). Il m'a fallu pour cela répondre aux questions d'une journaliste... Et donc dire pourquoi je tiens ce blog... Et me rendre compte que finalement je ne sais pas très bien pourquoi, sinon qu'un jour Olivier m'a dit que je devrais le faire et que l'aventure m'a tenté.

A ce sujet, je livre à votre méditation ce dialogue trouvé ce matin sur le blog d'un confrère normand prénommé David : "La blogmania est un phénomène planétaire - des millions de blogs créés, autant qui les lisent... Forcément, si chacun lit le sien !"

Enfin, si vous êtes amateur de séries US, et particulièrement de Desperate Housewives, allez faire un tour sur le blog de l'archevêque de Boston... Mais comment font-ils, ces Américains ?

dimanche 17 juin 2007


Changements.

Il y a deux annonces à faire à la messe ce dimanche matin : la première, c'est que les quatres clochers de Sainte-Bernadette, Saint-Apollinaire, Varois et Orgeux n'en font désormais plus qu'un, qui portera le nom de Paroisse Jean XXIII ; la seconde, c'est qu'un nouveau curé sera nommé en septembre pour cette paroisse nouvelle, et que je quitte donc les Grésilles, après dix-huit ans (dont neuf ans comme curé), pour la paroisse Saint-Pierre, située dans les quartiers Sud de Dijon.

samedi 16 juin 2007

Obsession funéraire.

Faire des crématoriums des lieux de célébration de la mort est une exception française : il paraît qu'ailleurs en Europe, et aux Etats-Unis, toujours en avance sur nous surtout dans ces domaines, le crématorium n'est que l'endroit où se déroule l'incinération des corps et surtout pas un lieu de rassemblement des familles. Pourquoi donc, chez nous, persiste-t-on à prévoir des salles de recueillement aménagés comme des chapelles, des écrans vidéos sur lesquels on peut suivre en direct ce que l'on appelle pudiquement la "mise à la flamme", etc ?

Aujourd'hui a lieu, à Dijon, l'inauguration d'une nouvelle salle de cérémonie (300 places), des "salles de convivialité", un nouveau circuit vidéo... Il est prévu l'installation d'un troisième four "de type américain" pour les "personnes de forte corpulence", l'aménagement d'un nouvel espace de dispersion des cendres. Bref, si vous voulez tout savoir, rendez-vous aujourd'hui à la journée portes ouvertes.

Pour conclure, je cite la phrase du maire de Dijon : "Avec l'élu référent et les associations crématistes, nous avons travaillé main dans la main". Cela signifie que l'Eglise catholique n'a pas été consultée, alors que le tiers environ des célébrations est assurée par des membres de cette Eglise, et que la préférence a été donnée à des associations qui sont souvent inspirées par des motivations hostiles au christianisme, je m'interroge sur l'honnêteté de la démarche.

Lien avec l'article du "Bien Public" de samedi 16 juin 2007

mardi 12 juin 2007

Culture.

Cet après-midi, bilan avec les deux responsables diocésains de la Pastorale du tourisme et des loisirs. Plusieurs de nos vieux projets sont en train de prendre forme : une formation à la visite de sites religieux, destinée en priorité aux guides professionnels qui sont fréquemment amenés à faire visiter églises et abbayes ; la mise en valeur du patrimoine religieux du XX° siècle, à travers la publication de dépliants destinés aux touristes ; un nouvel élan donné aux journées du patrimoine de septembre.

A Dijon, des centaines de milliers de personnes pénètrent chaque année dans une église et sont incapables de comprendre le bâtiment dans lequel elles se trouvent. Il y a là un enjeu formidable : dire que ces monuments sont nés à cause de la foi, tout en respectant les convictions de ceux qui entrent.

Un dépliant sur l'église Sainte-Bernadette est en cours de réalisation ; il est l'oeuvre d'une étudiante en BTS de tourisme, qui n'a pas de culture religieuse mais qui semble trouver un grand intérêt à ce travail. Une visite d'église est toujours la plus passionnante des catéchèses.

samedi 9 juin 2007

Un week-end de curé.

Beaucoup de gens me demandent à quoi un prêtre occupe son temps. Voici donc mon emploi du temps de ce week-end :

- Vendredi soir : lancement du week-end 4°-3° à Saint-Bernard
- Samedi 10h : confirmations de l'enseignement catholique à Sainte-Bernadette
- Samedi 12h : déjeuner de travail avec Pierre, le confrère qui partage la charge de la paroisse
- Samedi 14h : rencontre avec la conférence Saint-Vincent de Paul
- Samedi 17h : mariage à Orgeux
- Samedi 19h : retour au week-end 4°-3° et veillée avec les jeunes
- Dimanche 9h30 : messe à Varois
- Dimanche 11h : messe à St-Apollinaire
- Dimanche 12h : 5 baptêmes à Saint-Apollinaire (dont des triplés, ça va être du sport)
- Dimanche 13h : bilan des équipes de préparation au baptême près de Vitteaux
- Dimanche 16h : goûter après la première communion d'un servant de messe
Nouveaux couples.

Il paraît qu'on commence à s'en inquiéter : de nombreux musulmans préféreraient le mariage religieux au mariage civil, ce qui contrevient à la loi française qui impose à un ministre du culte de ne célébrer des mariages qu'après le passage devant Monsieur le Maire.

Comment s'en étonner, alors que notre système juridique donne à penser qu'il y a désormais de multiples manières de vivre en couple : aux côtés du bon vieux mariage, l'union libre, le pacs, bientôt une forme d'union homosexuelle qui a déjà cours en de nombreux pays européens, en attendant d'autres contrats encore à inventer. J'ai encore en mémoire une phrase entendue au Conseil de l'Europe il y a deux ans : il n'est pas question pour l'Europe d'imposer un modèle familial unique. Et, lors des rencontres de préparation au mariage, la quasi-totalité des couples présents estime que le mariage civil n'est qu'une formalité barbante dont ils se passeraient bien, transformant les prêtres en défenseurs d'une institution qui était à l'origine dirigée contre eux. Dans de telles conditions, au nom de quel principe refuser aux unions religieuses ce qu'on a accordé à d'autres lobbys ?

vendredi 8 juin 2007

Deux Eglises ?

L'expression est sans doute trop forte. Mais elle correspond à l'expérience de tout curé de paroisse : il y a, parmi les fidèles, d'une part les pratiquants du dimanche, de l'autre les chrétiens qui se retrouvent en mouvement (action catholique, mouvements de jeunesse, aumônerie d'hôpitaux, services divers...). Ces deux mondes se rencontrent de moins en moins. A Saint-Apollinaire, si tous les enfants du catéchisme venaient à la messe le dimanche avec leurs parents, il n'y aurait plus de place dans l'église pour les pratiquants habituels ; et d'ailleurs, quand ils viennent, cela pose de problèmes car les places sont chères... Imaginons une célébration dominicale qui rassemblerait scouts, guides, enfants du caté, aumônerie, militants du Secours Catholique : l'Eglise en prendrait un sacré coup de jeune. Comment faire pour inviter à la messe tous ceux qui n'y viennent pas, et pour amener les habitués à accueillir ces "autres chrétiens", c'est-à-dire à leur faire toute la place dans des célébrations qui ne tiennent pas compte de leurs attentes ?

jeudi 7 juin 2007

Secrets et mensonges.

France Info diffusait hier la nouvelle en boucle : on peut maintenant détecter beaucoup plus tôt (après quelques semaines de grossesse) la trisomie 21 chez un foetus. Double avantage : une moindre culpabilisation des parents qui décideraient d'interrompre la grossesse, et un risque moindre pour le foetus. Le test est pratiqué depuis 2005 aux USA et devrait être autorisé en France.

On apprend ainsi, incidemment, ce que tous les médecins savent depuis fort longtemps, mais le secret était bien gardé : l'amniocentèse, pratiquée pour dépister la trisomie 21, présente un risque très élevé ; pour un cas détecté de trisomie 21, elle provoque la mort de deux foetus sains. Elle a un taux d'exactitude de 81% (donc 19% des foetus sont en réalité parfaitement sains).

On oublie de dire que ce dépistage n'a pas pour but de soigner la maladie : la solution qui est alors immédiatement évoquée (enfin, dans la plupart des cas) est le recours à l'interruption de grossesse. Il semble que rien ne soit fait pour aider les parents à faire face à une telle naissance, mais que l'attitude du personnel médical encourage à l'avortement.

Cette semaine est mort Maurice Abiven, un des pionniers des soins palliatifs dans notre pays. Je vous livre cette phrase de lui : "Je ne pense pas que ce soit un progrès, pour une société, de tenter de résoudre un problème auquel elle est confrontée... par le fait de donner la mort".

dimanche 3 juin 2007

Une simple transition familiale.

Plutôt que de rechercher la cause et d'identifier les responsabilités, il importe d'accompagner une transition familiale : c'est en ces termes que Dominique Perben, alors ministre de la Justice, exposait les principes qui devaient guider la réforme de la loi sur le divorce il y a trois ans de cela. C'est aussi cela qui nous vaut la Une du Bien Public de jeudi dernier, que je regrette d'avoir laissé filer avant de vous en avoir fait profiter.

Il faut, bien sûr, tout faire pour que les choses se passent le mieux possible. Mais à force de faciliter les procédures, on a fini par faire croire qu'une séparation était insignifiante : "Il est aujourd'hui aussi facile de divorcer que de se marier", se félicitait précisément l'avocat interrogé à ce sujet par le même
Bien Public. Outre qu'il n'est pas si facile de se marier, il faut dire, redire, qu'un divorce est d'abord une grande souffrance que l'on doit s'efforcer d'éviter. Souffrance des enfants, souffrance aussi des conjoints, et en particulier de celui qui n'a pas voulu la séparation. Est-il vrai qu'il ne sert à rien d'identifier les responsabilités ? Si oui, alors c'est injuste. Il y a toujours, dans un divorce, quelqu'un qui paye les pots cassés. Un des deux qui est abandonné par l'autre et qui en souffre, parfois jusqu'à mourir (ce n'est pas une exagération).

En octobre, à Chalon-sur-Saône, aura lieu une rencontre sur la famille organisée par le conseil diocésain de solidarité. Un autre regard sera alors posé sur le divorce et ses conséquences, économiques (c'est toujours un apauvrissement des conjoints), sociales (voir à ce sujet l'excellente enquête de l'UDAF sur la vulnérabilité des familles), psychologiques.

Pour aller plus loin : le dossier de La Croix de l'an dernier, Le divorce, une épreuve pour chacun.

vendredi 1 juin 2007

Ce qui ne se voit pas.

A l'occasion d'un travail demandé par le CCFD sur le don, je tombe sur la phrase suivante : "le don est socialement invisible". Dans un monde où tout doit pouvoir se mesurer, se compter, évidemment on ne peut pas prendre en compte le don de soi, puisqu'il ne s'agit que de gratuité.

Une des très grandes chances de la vie de prêtre : voir ce qui ne se voit pas. D'une certaine manière, c'est ce qui relie entre eux chacun des posts de ce blog : de la fenêtre du presbytère, la réalité du monde est bien différente de ce qu'on en voit à travers d'autres lucarnes (par exemple, la télévision).