mardi 6 juin 2006

Migrants.

L'autre jour, l'archevêque me passe un coup de fil : il y a un débat au Bien Public (c'est le journal local) sur les migrants et la loi Sarkozy, mais comme il n'a pas le temps d'y aller c'est moi qui m'y colle.
Surprise : je me retrouve assis entre le Président du Conseil général, le maire de Talant, et... en face de Bernard Kouchner. Il y a aussi une dame du PC, un monsieur des Verts, et Mohamed Ateb pour représenter les Musulmans. Tout le monde très intéressé de savoir ce que l'Eglise catholique pouvait avoir à dire sur le sujet. Moi qui avais surtout l'intention de dire ce que j'en pense !
Bon, je m'exécute comme je peux. Le moins qu'on puisse dire c'est qu'on a bien discuté ; je serais volontiers resté plus longtemps. Moi, je reste sur mes positions : je ne vois pas quelle est la différence entre un enfant français (nous sommes très fortement incités à en faire, que je sache), qui coûte cher à ses parents et à la collectivité avant de pouvoir enfin se mettre au boulot au minimum vingt ans après sa naissance, et un étranger qui vient chez nous pour travailler. Dans les deux cas on devrait avoir le même raisonnement : ou bien plus il y a de gens, plus il y a de richesse, et donc vive les étrangers autant que les petits français (d'autant plus qu'eux au moins on n'a pas eu à les nourrir avant qu'ils se mettent à bosser) ; ou bien la richesse est un gâteau qu'on ne peut pas partager indéfiniment, mais alors pourquoi nous encourager à avoir des enfants ? Quant aux différences culturelles, elles me paraissent être plus un enrichissement qu'une gêne. Mais bon : apparemment les deux tiers des Français sont d'accord avec les grandes lignes de la loi Sarkozy (sondage du Figaro-LCI). Dans quel monde est-ce que je vis ?
Tout le monde a le droit de vivre et de travailler dans le pays de son choix : ce n'est pas moi qui le dis, c'est Jean-Paul II tout de même !
Le débat a été riche en surprises. La première pour moi, c'est de me retrouver exactement sur la même ligne que la dame du PC. Une autre, pas mal non plus celle-là : Kouchner disant qu'il aurait volontiers voté la loi avec quelques aménagements, et Broissia lui répondant "Tu vois Bernard, tu aurais pu être de droite". La dernière, c'était d'entendre le même Kouchner proclamer que les amours tarifées étaient immorales : si vous aviez vu la tête incrédule de son voisin...

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