vendredi 3 juillet 2009

Le projet et le don.


Avec les beaux jours, les baptêmes et les mariages reviennent aussi sûrement que les hirondelles... ce week-end, ce seront donc Marie-Hombeline et Thibault, Jean-Marie et Charline, et Domitille que ses parents présenteront dimanche pour qu'elle soit baptisée.

Pour les fiancés, la vie est un beau projet : un mariage, ça veut dire bien sûr une famille, c'est-à-dire des enfants, une carrière professionnelle, une maison, tout cela à plus ou moins brève échéance. C'est une étape dans une vie qui se construit en fonction du désir et des ambitions des uns et des autres.

Pour les parents, la vie est un don formidable. Accueillir un enfant, c'est recevoir un merveilleux cadeau, que l'on attendait bien sûr mais qui se révèle complètement différent de ce que l'on pouvait imaginer. C'est s'ouvrir à l'imprévu.

Projet ou don ? C'est la vie elle-même qui se charge de répondre, en déjouant les prévisions et en apportant à chacun son lot de surprises, bonnes ou mauvaises : en face d'elle, il n'y a pas de projet qui tienne vraiment. Pour Dieu en tout cas, la réponse est claire : la vie est d'abord un don, sur lequel on ne peut prétendre mettre la main. Si on ne comprend pas cela, on ne peut comprendre le discours de l'Eglise et sa réticence à admettre tant d'évolutions de notre vie commune. On ne comprend pas non plus pourquoi ce discours est en opposition avec les aspirations de bien des contemporains, qui se situent dans une logique de projet, sans en voir le caractère profondément illusoire.

10 commentaires:

Eliette a dit…

Difficile de faire des projets avec un tel don! Il se trouve que Dieu aime bien chambouler un peu nos plans mais finalement tant mieux! ça pimente la vie et on pense plus au jour présent: Carpe Diem!!!

do a dit…

pour ceux qui trouveraient que Dieu exagère un peu trop quand il joue au bowling avec nos projets, il y a un excellent livre du P. Molinié o.p. "Le courage d'avoir peur": on comprend mieux ce que Dieu fait de nous à travers les tempêtes, ...et on se surprend à les espérer!

Blandine a dit…

Que c'est dur de donner sa vie pour ceux qu'on aime... dur de ne pas suivre ses aspirations personnelles.
Marie est un bel exemple pour l'épouse et la maman que je suis.
Si seulement j'étais comme elle !

do a dit…

être seule, c'est pas top non plus! On attrape un caractère invivable, on ne supporte plus rien, on prend des manies...
si vous êtes dans une famille qui vous polit comme des galets dans un ruisseau, remerciez le ciel à chaque friction: regardez comme vous serez doux à la fin!

Anonyme a dit…

Dieu est mort! Dieu reste mort! Et c'est nous qui l'avons tué! Comment nous consolerons-nous, nous, meurtriers entre les meurtriers! Ce que le monde a possédé de plus sacré et de plus puissant jusqu'à ce jour a saigné sous notre couteau; qui nous nettoiera de ce sang? Quelle eau pourrait nous en laver? Quelles expiations, quel jeu sacré seront nous forcés d'inventer? La grandeur de cet acte est trop grande pour nous. Ne faut-il pas devenir Dieu nous-mêmes pour, simplement, avoir l’air dignes d'elle? Il n'y a jamais eu d'action plus grandiose, et, quels qu'ils soient, ceux qui pourraient naître après nous appartiendront, à cause d'elle, à une histoire plus haute, que jusqu'ici, ne fut aucune histoire!"

"La foi sauve donc elle ment."

"OSE SAVOIR"

Friedrich Nietzsche

do a dit…

"qui nous nettoiera de ce sang?"
eh bien précisément:
"Ce[lui] que le monde a possédé de plus sacré et de plus puissant".
Et il ne nous demande aucun jeu sacré, aucun rituel:
Il est Lui même Le Rituel,
qui a rendu inutiles tous les autres.

Anonyme a dit…

"Dieu est mort !", "Et c'est nous qui l'avons tué !", c'est ce qu'affirment aussi les chrétiens à propos du Christ, de Dieu le Fils ! Nos péchés, nos manques d'amour l'ont conduit à la Croix et le crucifient encore ! "Il n'y a jamais eu d'action plus grandiose", non : crucifier qui que ce soit est atroce... L'eau du baptême peut nous nettoyer de ce sang, et nous conduire à aimer !

"Dieu reste mort !", non :

Dieu est mort
signé : Nietzsche

Nietzsche est mort
signé : Dieu

(sur un mur, paraît-il, en mai 68)

Anonyme a dit…

"La religion serait la névrose de contrainte universelle de l’humanité; comme celle de l’enfant, elle serait issue du complexe d’Œdipe, de la relation au père. Selon cette conception, il serait à prévoir que se détourner de la religion doit s’effectuer avec la fatale inexorabilité d’un processus de croissance et que nous nous trouvons aujourd’hui même au beau milieu de cette phase de développement."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L'avenir d'une illusion)
"La raison dernière du besoin de religion m'a frappé comme étant le désemparement infantile, tellement plus grand chez l'homme que chez les animaux. A partir de ce moment, il ne peut se représenter le monde sans parents, et s'octroie un Dieu juste et une nature bonne."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L'avenir d'une illusion)

"Ainsi, en retirant de l'au-delà ses espérances ou en concentrant sur la vie terrestre toutes ses énergies libérées, l'homme parviendra sans doute à la rendre supportable à tous, et la civilisation n'écrasera plus personne."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L'avenir d'une illusion)
Religion, névrose universelle :
" [...] l'homme de croyance et de piété est éminemment protégé contre le danger de certaines affections névrotiques; l'adoption de la névrose universelle le dispense de la tâche de former une névrose personnelle."
(Sigmund Freud / 1856-1939/ L'avenir d'une illusion)

"OSE SAVOIR"

do a dit…

"se détourner de la religion doit s’effectuer ...processus de croissance ... phase de développement."
"La raison dernière du besoin de religion m'a frappé comme étant le désemparement infantile, tellement plus grand chez l'homme que chez les animaux. A partir de ce moment, il ne peut se représenter le monde sans parents, et s'octroie un Dieu juste et une nature bonne."

c'est dingue: c'est exactement pour ces deux raisons que j'avais quitté [ce que je connaissais de] l'Eglise catholique il y a 16 ans!
Je ne savais pas que Freud avait eu le même cheminement! ça fait drôle de voir ça écrit: j'étais toute fière à l'époque, d'avoir "compris" que les humains, après avoir passé tant de temps avec des parents, avaient forcément besoin de s'en créer un pour les remplacer, et qu'avec une certaine maturité -que j'avais atteinte- ils s'en détachaient ensuite!

ce qui est encore plus dingue, c'est que Freud n'a pas eu la suite du cheminement que j'ai eu la chance d'avoir, je ne sais pas pourquoi (je sais juste à quel prix!):
La Rencontre personnelle avec ce Jésus, ressuscité.
Rencontre qu'aucun raisonnement humain ne saurait inventer ni même justifier: Il est au delà. Il est. Il s'est révélé. Ce n'est pas nous qui l'avons inventé.
...Pas celui là, du moins.

Trop merci pour ces citations!

do a dit…

Par contre, celle là, on me la copiera!
"en concentrant sur la vie terrestre toutes ses énergies libérées, l'homme parviendra sans doute à la rendre supportable à tous"
Il suffit de voir comment le régime communiste était supportable à tous (280 millions de morts à ce jour dans les goulags, sans compter le Cambodge, inchiffrable...)

Bertrand Vergély, dans "Le silence de Dieu" explique très bien le processus en oeuvre dans les théories matérialistes (qui excluent dieu). en gros: le bonheur est terrestre, il faut donc le construire, et tout de suite, donc l'imposer, donc par la violence.

Dieu, s'il n'existait pas, ne serait pas à inventer: C'est la vérité qui est importante. Mais il existe.
si vous voulez le rencontrer, c'est simple: demandez le lui! Il mettra du temps, mais il se manifestera! et vous comprendrez.