samedi 5 février 2011

Les évêques d'Afrique du Nord et les révolutions.

Autant qu'il leur est possible vu leur situation difficile, les évêques d'Afrique du Nord ne peuvent pas rester indifférent à ce qui se passe en ce moment dans leurs pays. D'autant moins en Egypte, où vivent plusieurs millions de chrétiens (à la différence de la Tunisie). Voici le communiqué qu'ils ont publié depuis Alger cette semaine :

Les évêques de la CERNA reconnaissent dans les événements qui bouleversent actuellement la Tunisie, l'Egypte... une revendication de liberté et de dignité, notamment de la part des jeunes générations de la région, qui se traduit en volonté que tous soient reconnus comme citoyens, et citoyens responsables. Reprenant le message du Saint-Père pour le 1° janvier 2011 : "Liberté religieuse, chemin vers la paix", et éclairés par lui, ils reconnaissent que la liberté religieuse est la garantie d'un respect complet et réciproque entre les personnes. Elle se traduit avant tout par la liberté de conscience reconnue à toute personne, la liberté de chercher la vérité. Elle suppose le respect de l'autre, de sa dignité, fondement de la légitimité morale de toute norme sociale ou juridique. La liberté de conscience et la citoyenneté seront sans doute de plus en plus au cœur des dialogues entre croyants musulmans et chrétiens qui habitent au Maghreb.

Un large panorama de ce que vivent les Eglises du Maghreb révèle l'esprit commun qui les unit : la volonté d'être une Eglise servante :

- au service pastoral des chrétiens qui vivent dans ces pays, parfois ressortissants de ces nations, le plus souvent étrangers venus pour quelques années pour le travail, les études ou des raisons de migration. La CERNA est préoccupée par la situation souvent dramatique des migrants clandestins ; elle encourage les efforts de ceux qui luttent contre les causes de l'émigration ; et les chrétiens font tout leur possible pour humaniser les conditions de vie de ces migrants.

- au service des habitants essentiellement musulmans des pays où vivent ces Eglises, de leur développement et de leurs aspirations à plus de dignité. Elles soulignent la qualité des liens d'amitié qui se tissent avec les citoyens de ces pays, et témoignent avec joie des occasions toujours plus nombreuses de nouer ces liens : oui, le dialogue islamo-chrétien est possible, l'engagement commun au service de personnes plus démunies, le travail avec les associations des sociétés civiles des pays du Maghreb permettent d'apprendre à se connaître, non seulement de se tolérer, mais de se respecter et de se comprendre dans la recherche de la volonté de Dieu.

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