mercredi 20 mai 2009

Déblocage, pour aller où ?

L'Université de Bourgogne a rouvert ses portes, bloquées par des pyramides de chaises depuis le 27 mai. Les dernières semaines ont montré jusqu'où a mené une grève commencée dans le consensus : l'avant-dernière "AG" (assemblée à laquelle n'a jamais participé qu'une minorité d'étudiants) ayant voté la fin du blocage à une écrasante majorité, malgré le système de vote à main levée qu'on ne voit plus pratiquer que là, la décision a finalement été prise (par qui ?) de prolonger le mouvement, au nom de l'extraordinaire principe selon lequel "ce sont les grévistes qui décident".

Pour ceux qui ne l'auraient pas encore lu, je livre ce manifeste signé par des universitaires soucieux de faire sortir l'Université de l'ornière dans laquelle elle est désormais enfoncée, autour de quatre propositions essentielles : place de l'Université dans l'enseignement supérieur ; missions de l'Université; cursus ; gouvernance. J'ajoute également la réponse publiée par Mme Pécresse, que je vous laisse apprécier à sa juste valeur.

24 commentaires:

do a dit…

la réponse de Mme Pecresse ne semble pas accessible aux non abonnés du monde.

désolée d'être longue, mais il y a, sur l'enseignement en France, un politiquement correct éloigné des réalités.

le système universitaire pose des problèmes graves: par exemple, l'autonomie des étudiants que beaucoup ne sont pas en état d'assumer:
certains se couchent chaque jour à 3h du matin après avoir fumé des joints et joué de la guitare, sans mettre les pieds en cours;
Les seuls qui ont eu le DEUG dans la promo de ma soeur étaient les boursiers, tenus à l'assiduité et aux résultats sous peine de perdre leur bourse; tous les autres ont redoublé ou abandonné!
Les cours étaient du "vocabulaire mathématique" sans méthode cohérente, et les TD -faits par des assistants- étaient une tentative d'apprendre par coeur quelques exercices impossibles à décortiquer compte tenu de l'inadéquation des cours.
quelle gabegie!

je suis sortie d'un autre cursus, où les cours étaient suivis d'exercices qui les mettaient en pratique, et de contrôles. Et même par cette filière, 98% de ce que j'ai appris ne m'a servi à rien dans ma profession ultérieure, que j'ai de surcroît abandonnée pour raisons géographiques recommençant à zéro dans autre chose.
ainsi, 3+3+1+2 années d'études après le bac, avec des profs relativement bien payés, du matériel, des locaux, n'ont servi à quasi rien, et je suis désormais instit, métier que d'autres faisaient avant avec un certificat d'études. (maintenant il faut bac + 5).
Franchement, on ne peut pas approuver ça.

Evidemment, les réformes ont aussi leurs défauts: la recherche d'économie à tout prix n'est pas idéale, mais la nécessité de ne pas trop fâcher ceux qui profitent voire abusent du système n'est pas juste non plus (et franchement, il y en a! même si d'autres travaillent consciencieusement)... c'est malheureux, mais à la fin, c'est la qualité qui baisse, au profits d'intérêts individuels: les enseignants (j'en suis et je travaille avec eux) sont comme beaucoup de gens: moins travailler et gagner plus leur va très bien. Ils ne le reconnaitront pas d'eux-mêmes, et c'est délicat à évaluer extérieurement, mais si ce sont les étudiants et les enseignants qui décident seuls, des intérêts individuels passeront avant le bien commun.
La loi du marché, que je n'aime pourtant pas particulièrement, permet de rectifier ce biais en obligeant les uns et les autres à tenir compte de la réalité, qui est qu'on n'apprend pas un métier pour passer le temps, mais pour être utile aux autres dans la société, moyennant quoi les autres accepteront de payer notre service...

Mais cette réalité fait très peur aux français, qui ont cru pouvoir lui échapper en misant sur une escalade d'emprunts ...comme certains ménages endettés.
Il est donc évident que les réformes allant dans ce sens effraient.
Les étudiants les moins aisés, eux, savent très bien pourquoi il leur faut travailler dur à acquérir un métier réaliste; c'est indécent de leur proposer des filières qui ne débouchent sur rien.

On ne peut pas continuer à s'enfoncer, même si on est maladroit pour en sortir!

Dom de Ter a dit…

Le commentaire précédent est le témoignage de quelqu'un qui se trouve à l'intérieur du système... il serait bon que l'on fasse davantage confiance à des personnes aussi responsables et réalistes.Qu'on les écoute... plutôt que de favoriser les décisions d'hommes politiques qui de toute façon sont souvent ou toujours prisonniers du pouvoir qu'ils ont cherché à conquérir. Et de l'illusion délétère que l'ambition personnelle est valide et permet de se "réaliser".

Toute cette agitation, ces essais de réforme sont la marque d'un société qui bouge, évolue, et qui peut donner à certains l'impression de fin de période... avec une crise profonde et durable (ce que nous vivons ne serait que les prémices.)

Encore davantage qu'il y a peu, tout ce remue-ménage (le mieux est souvent l'ennemi du bien, ce qui ne signifie pas qu'il faille rester immobile et inactif)me donne à penser que incertitudes et les "crises" que nous voyons, vont sans doute inciter nombre d'entre les citoyens du monde à une plus grande solidarité sincère et éclairée, plus vive et vraie. Il y a des signes de tous ordres qui le montrent.

Petite correction cependant : le certificat d'études n'a jamais permis à lui seul de devenir instituteur, le brevet supérieur qu'on continuait après le certificat d'études quand on ne pouvait être admis au lycée à moins d'avoir une bourse, oui... mais il me semble qu'il fallait passer néanmoins par les "Ecoles Normales

Enfin, dernière précision, il y a une faute d'orthographe dans le texte du manifeste mis en ligne (c'est secondaire, j'en conviens, mais il faut se garder de prêter le flanc à la critique, car les détracteurs ne manqueront pas de le faire remarquer):
Propositions, 1.Quant à la place de l'Université,ligne 6, "succédées" et non "succédé"

La montréalaise a dit…

Mais, mon Père, êtes-vous en vacance?
On s'ennuie de vos billets, il me semble que ça fait une éternité qu'on vous a lu.

Anonyme a dit…

La grève des billets sur le blog ?
Un boycott du blog par son propriétaire ?

???

do a dit…

promis, je mettrai plus des commentaires super longs...
mais ne fermez pas votre blog!

Anonyme a dit…

mais ils sont où, mais ils sont où, mais ils sont où les nouveaux billets ? Tralalala Tralalala....

Sylvie a dit…

Si j'ai bien compté,le blog jeûne depuis 23 jours...
Je te rappelle que la période où on se prive des bonnes choses démarre le mercredi des Cendres et non le jeudi de l'Ascension...

La montréalaise a dit…

Effectivement, ça commence à être long et inquiétant!
J'espère, mon Père, que ce n'est pas la terrible grippe porcine qui vous empêche d'écrire.
On attend votre prochain billet au plus vite.

Anonyme a dit…

Joyeux anniversaire pour vos 20 ans de sacerdoce MADO

Anonyme a dit…

allo la terre....allo la terre......allo la terre............

Anonyme a dit…

allo le monde.....

the masked one a dit…

Vous n'avez pas répondu à l'appel du 18 juin ?

la montréalaise a dit…

S.O.S
Où êtes-vous donc?
On déprime sans votre bon Blog.

Anonyme a dit…

E.T....téléphone....maison....

casilix a dit…

...mais qu'est-ce-qu'on fait pour mériter ça ?!!

Anonyme a dit…

Le grand blog ferme définitivement ses portes ! On brade les billets et les commentaires ! Tout à 70% de réduction !

Anonyme a dit…

Même question que casilix ?

do a dit…

Et si on continuait tout seuls?
Moi, je trouve que c'est grand, cette année sacerdotale. Que pensez-vous si on osait envoyer chacun à un prêtre qu'on connait un témoignage de quelque chose qu'il a fait et qui nous a fait avancer?

Anonyme a dit…

Pauvre pêcheurs, un peu de pénitence ne vous fera pas de mal !

Anonyme a dit…

Très bonne suggestion Do.
Ça pourrait être bien intéressant!

La montréalaise a dit…

Puisque nos commentaires sont pour la plupart approuvés,cela veut dire que le propriétaire du blog n'est pas bien loin et ne nous a pas complètement abandonnés!!!
Peut-être est-il en train d'écrire un livre sur le bonheur du sacerdoce!?

Jérôme a dit…

En attendant la surprise du père, je vous suugère de découvrir les meilleures parodies du web à l'adresse suivante : http://universdesparodies.blogspot.com/

do a dit…

On peut lui donner des idées? comme ça, si il ne l'écrit pas et que c'est juste son neveu qui met les commentaires, quand il reviendra, le livre sera tout écrit!
Par exemple, on peut déjà dire tous les problèmes qu'on rencontre à ne pas être prêtre: pas moyen d'avoir une eucharistie pile à l'heure où on sort du boulot: il faut attendre au moins 45mn pour en trouver une pas trop loin. Lui, il peut même célébrer sur son lieu de travail pendant des heures de boulot, et c'est pas décompté sur ses RTT. Quel gain de temps!

casilix a dit…

M'est avis qu'il doit être en train de rigoler, le médiateur! En fait, il a dû se fixer un délai pour voir si on tiendra jusque là...mais on ne lâchera pas et il sera bien forcés de continuer... et toc!