samedi 9 janvier 2010

L'incommensurable.

Lors de la préparation des obsèques de ce monsieur, la semaine dernière, un débat a opposé deux membres de la famille : les uns le considéraient comme croyant, il allait à Lourdes, il ne manquait jamais d'allumer un cierge et de faire une petite prière en rentrant dans une église ; les autres, sur la foi de nombreuses conversations sur ce sujet, estimaient que c'était là tirer des conclusions excessives de son comportement.

Qui a raison ? Moi je n'ai vu qu'une chose : croyant ou pas croyant, c'est à l'église que tout le monde s'est retrouvé pour célébrer ses obsèques, et bien sûr ça aussi correspondait à ce qu'il souhaitait. Et je suis sûr que si on lui avait posé la sempiternelle question des sondages ("êtes vous catholique"), grâce à laquelle on pense mesurer la foi des Français, il aurait répondu "non" évidemment. Peut-être même se serait-il, en effet, défini comme incroyant. Un incroyant qui va à Lourdes, allume des cierges dans les églises, prie et veut être enterré religieusement. Un incroyant comme il y en a des tas...

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Your blog keeps getting better and better! Your older articles are not as good as newer ones you have a lot more creativity and originality now keep it up!

Anonyme a dit…

Nous vivons, ces jours-ci ,à peu près la même situation avec un membre de la famille qui est dans ses derniers moments aux soins palliatifs. Les uns disent qu'il n'était pas croyant parce qu'il vivait loin de l'église depuis 38 ans et pour eux les derniers sacrements ne veulent rien dire. Mais moi je sais qu'il avait la foi et qu'il n'osait tout simplement pas en parler ouvertement à sa conjointe, qui elle, ne croit en rien. Il a reçu les derniers sacrements ce matin,sur ma demande, mais il n'aura pas la chance d'avoir des funérailles à l'église.

Jérôme a dit…

Comme il apparait difficile d'assumer sa foi : la foi apparait comme une maladie honteuse que l'on veut dissimuler en se faisant passer pour sain, c'est-à-dire non croyant. Dur, dur de vivre sa foi !

do a dit…

C'est important, les derniers sacrements!
Et puis les funérailles à l'église, ce n'est pas le plus important pour le défunt: il suffit de penser aux martyrs dans le monde.
les personnes croyantes de son entourage peuvent faire dire une messe pour lui et s'y retrouver.
J'aime bien la parole de Ste Monique, qui disait que ses cendres, on pouvait bien les éparpiller dans la mer ou n'importe où, ça n'avait pas d'importance, pourvu qu'on pense à elle à la messe.

depuis, ça me libère de bien des craintes.

Zabou a dit…

A en prier Dieu de nous donner la même fidélité que ces incroyants !

Dominique de terminale a dit…

Qui sommes-nous pour dire à la place d'autrui, qui sommes-nous pour décider de lui en son nom ?

zéphyr a dit…

Deux courts commentaires :
Pour avoir ce que l'on veut, à sa mort, il suffit de faire un "contrat obsèques", qui a valeur testamentaire. On choisit tout, le cercueil, la cérémonie, etc... et plus personne ne peut revenir dessus...
Ensuite, lorsque l'on voit les cérémonies "muettes", où personne ne dit un bout de prière, ne chante un morceau de refrain, ne participe à la communion, même s'ils ont exigé une messe, il y a de quoi s'interroger sur la pertinence du passage à l'église, pour des défunts absolument pas pratiquants...
Non ?

Anonyme a dit…

Ce que do a dit..... me libère aussi de bien des craintes.

Anonyme a dit…

Cette personne me semble non pas un croyant mais (passez moi l'expression, elle n'est à mon sens absolument pas péjorative) un superstitieux. S'il dit qu'il n'est pas croyant, dire qu'il l'est revient à remettre en cause son jugement. Il n'a rien à perdre, à mon avis, à dire qu'il est croyant, et si tel est le cas, alors sommes-nous revenus au temps des martyrs de l'Empire Romain ? Un croyant véritable n'a pas peur des réactions de ce bas monde puisque la finalité de sa croyance et de l'assomption de cette croyance lui fait gagner bien plus que n'importe quelle richesse matérielle et éphémère.
Pour en revenir à mon expression de "superstitieux", je pense que cet homme, bien que non croyant, voyait dans ce cierge , voyage à Lourdes ou encore ces funérailles une possibilité de salut ou, en tous cas, une influence bénéfique sur sa vie, et donc un phénomène métaphysique. Sans croire à un Dieu quelconque, il estimait que quelque chose d'extérieur au monde physique pouvait influer sur lui, et donc il avait foi en quelque chose. De là, je pense, vient le problème : peut-on en déduire qu'il croyait en Dieu spécialement ? Il pourrait tout aussi bien avoir été juif, musulman ou Hindou, il eût pratiqué leur coutumes sans plus de différences.
Je pense donc que ni l'un, ni l'autre des deux partis familiaux n'avaient raison, et que ces funérailles ne veulent absolument rien dire quant à sa religion.