jeudi 25 février 2010

Avec l'Islam, nos édiles sont paumés.

Nouveaux problèmes avec l'Islam : une enseigne de restauration rapide choisit de distribuer de la viande hallal, pour satisfaire ses clients. Nouveau débat, qui trahit comme toujours sur ce sujet l'indécision des décideurs : d'un côté, ça ne gêne personne, puisque tout le monde peut manger de la viande hallal ; de l'autre, des soupçons de communautarisme, environnés de relents xénophobes, se font jour. Personne ne parle de l'unique raison pour laquelle l'enseigne en question a fait son choix : il s'agit d'abord de gagner plus d'argent. Les responsables se gardent bien d'évoquer ce que cela signifie pour un musulman : une victoire de l'islam, dans une société athée, à la fois admirée et honnie.

Deux anecdotes à ce sujet.

Lorsque j'étais dans un autre quartier que celui-ci, j'avais rencontré un certain nombre de jeunes qui étaient attirés par l'islam. Ce qui les intéressait n'était pas tellement les convictions des musulmans : mais, seuls "chrétiens" (notez bien les guillemets) dans un environnement islamique, ils n'avaient que des amis musulmans. Or, il est difficile d'être ami avec un musulman si on ne partage pas son mode de vie, sous peine de ne jamais prendre de repas avec lui. L'islam, avant d'être une question de croyances, c'était pour eux une affaire de pratique : une journée rythmée par les cinq prières, une année marquée par le ramadan, des habitudes alimentaires particulières, tout ça vous fait différent des autres. C'est ainsi que, pendant des mois, on n'a plus trouvé dans ce quartier ni porc ni alcool. Je ne me suis jamais fait d'illusion sur ce sujet : cela faisait de ce quartier un quartier musulman. Le prosélytisme islamique passe par la nourriture.

A cette même période, nous avions fait le choix, au presbytère, d'accueillir un étudiant algérien, et donc musulman. Il a partagé notre vie pendant trois ans, pratiquant sa religion et moi la mienne, et donnant ainsi le témoignage d'une possible cohabitation. L'une des principales difficultés auxquelles nous avons été confronté dans cette aventure a porté sur la nourriture : si nous voulions partager les mêmes repas, il fallait que je mange hallal. D'où des difficultés à l'infini : peut-on faire cohabiter les deux viandes dans le même frigidaire ? N'y a-t-il pas un soupçon de porc, ou d'alcool, dans les plats cuisinés ? C'est toujours le chrétien qui doit se mettre à la portée du musulman, et non l'inverse. Et ça finit par devenir gênant. Personnellement, je n'ai pas calé, sauf de temps en temps pour faire plaisir. Cela ne nous a pas empêchés d'être, et de rester, les meilleurs amis du monde.

4 commentaires:

Marc Rey a dit…

Le problème de nos édiles est qu'il ont du mal à appliquer le précepte de René Descartes :"il convient de diviser chacune des difficultés qu’on examine en autant de parcelles qu’il se peut et qu’il serait requis pour les mieux résoudre. »
Dans la la relation de la cité avec les religions il y a plein d'approches différentes qu'il convient de ne pas mélanger. Exemple: la Burqa;
- Approche religieuse: est-elle un précepte de l'islam ?
- Approche sociologique: Quel signe donne-t-elle de la condition de la femme ?
- Approche législative: Est-elle contraire au "vivre ensemble" tel que le conçoit la constitution ?
- Approche stratégique: porte-t-elle une idéologie sous-jacente ?
- Approche politique: y a-t-il un lien entre le débat et les élections ?

Anonyme a dit…

Et pourtant c'est bien rassurant psychologiquement de reporter l' impureté , son angoisse , sur la nourriture . MADO

Anonyme a dit…

Et oui le quotidien d'un musulman est rythmé par l'islam. en quoi ça vous gène? ces musulmans français ont le droit d'avoir du halal non? puisque votre religion ne vous interdit pas de manger halal alors pourqoui ne le paratager avec ton soit disant ton meilleur ami

Anonyme a dit…

on n'a plus trouvé dans ce quartier ni porc ni alcool. Je ne me suis jamais fait d'illusion sur ce sujet : cela faisait de ce quartier un quartier musulman. Le prosélytisme islamique passe par la nourriture.

J'espere que vous noàuvrirez jamais un échoppe: si on ne vends pas tel produit, on en n'achète pas. Il ne vont tout de même pas investir dans l'alcool pour garder le stock d'invendu tout ça pour vos beaux yeux de curé?
Et si la vie du musulman est rythmé par des pratiques, sachez que le Paradis ce mérite et qu'on n'en fait jamais assez pour Dieu. On le fait pour Dieu avant tout.