samedi 26 juin 2010

La liberté selon mon banquier.

Vous n'avez pas pu la louper, cette pub hilarante qui invite les jeunes à conquérir leur indépendance en accédant au crédit. Sous-entendu : l'argent, c'est la liberté. Omission nécessaire (on ne parle pas des choses qui fâchent) : un de ces jours, il faudra rembourser, et si tu ne peux pas alors crac, zéro pour cent on oublie, et c'est le couteau sous la gorge jusqu'à ce que tu aies remboursé jusqu'au dernier sou.

Du coup, la Parole de Dieu de ce dimanche nous parait sacrément ringarde : si tu veux être libre, dit Jésus, laisse tomber tous ces trucs-là et préfère la vie sans toît ni loi. Si tu veux être libre, déclare Paul, laisse-toi conduire par l'Esprit (attention, l'Esprit-Saint, pas ton petit esprit à toi) et tourne le dos à tout ce qui peut ressembler à de l'égoïsme et au souci de toi-même.

Ringard ? Ca vaut quand même le coup de s'interroger : la liberté, ça passe par la libération. Oui, mais de quoi ? Et à quel prix ? L'Evangile, qui enracine sa sagesse dans la sagesse antique, nous le dit : un esclave, ça se rachète. Il y a toujours un prix à payer pour la liberté. Choisis ton prix : un autre esclavage ? Ou bien une autre vie, peut-être plus exigeante, mais bon ?

Merci à Agnès Varda pour le titre d'un film que je n'ai même pas vu...

3 commentaires:

do a dit…

mais les djeuns ne sons pas idiots, quand il faut qu'ils travaillent tout leur temps de loisirs pour se payer leurs études, ils comprennent vite que ça ne va pas si vite, pour avoir de l'argent, et les banques ne prêtent qu'aux riches ...avec garantie des parents!

Emmanuel Pic a dit…

J'en ai quand même connu un certain nombre qui se retrouvaient edettés jusqu'au cou pour avoir cédé aux sirènes de leurs banquiers, ou de je ne sais quel organisme de crédit... Au début ca ne coûte rien, après ça devient carrément usuraire, et on vous menace d'être interdit bancaire et d'un tas d'autres horreurs qui ne sont même pas vraies.

do a dit…

ah oui, quand même!
bon, alors ceux que je connais avaient un peu plus de jugeotte, alors; et ils travaillaient en même temps.

enfin, sauf une fille, qui a quitté son travail pour venir habiter avec un homme en instance de divorce (ils ne sont même pas "ensemble", en plus): elle a fini par avoir peur de lui, car il est devenu violent, mais elle avait pris un crédit pour sa voiture et pour un salon, et avec ses impôts, ça fait 600€ à débourser par mois, sur 700€ d'assédic, impossible de retrouver un autre logement avec ça. impossible de partir, sauf à la rue. Elle est toujours chez lui, cloîtrée dans sa chambre, terrorisée, ne sortant que quand elle est sûre qu'il est au travail; ça fait 5 ans.
...Et lui, il va à la messe tous les matins! (mais bon, il est dérangé psychologiquement). Je n'ai plus de nouvelles: je me demande souvent s'il ne l'a même pas tuée et enterrée. Elle était allée à la police, mais elle était trop compliquée pour partir en laissant tout.

Je crois qu'on y pense pas assez, à ce qu'apportait le mariage comme sécurité, à côté de ces pacs et concubinages qui laissent toujours la femme et ses enfants sans aucun droit, dans une dépendance totale à des hommes parfois violents. Comme si le mariage avait été fait pour embêter les gens! c'était tout le contraire: c'était la première loi socialiste et féministe du monde.