lundi 23 août 2010

Belles choses de l'été - 1 : Roms.

Pour reprendre l'activité en douceur, quelques billets évoquant rapidement ce qui s'est passé d'intéressant cet été. Aujourd'hui : les Roms.

Non pas, bien sûr, que je me réjouisse des déclarations d'un certain nombre de nos élus (et non des moindres). Mais entendre la France se faire rappeler à l'ordre successivement par l'ONU (droits de l'homme), la commission européenne (liberté de circulation), le pape (souci des pauvres et des étrangers), ca fait du bien même si ça fait aussi de la peine. Découvrir que les catholiques, dont il paraît que la moitié avait voté à droite dès le premier tour, commencent - enfin - à se poser des questions, ca donne de l'espérance. Apprendre que le ministre de l'Intérieur veut parler de tout ça avec l'archevêque de Paris, on se prend à penser que les gouvernements ne s'intéressent pas aux cathos que pour la messe du 11 novembre, et que des fois ils prennent au sérieux ce que dit l'Eglise.

Bref, je me sens moins seul. Car, à l'intention des nouveaux lecteurs de ce blog, je rappelle que mon premier article sur le sujet date de mars 2006 ; que c'est grâce au lobbying des chrétiens de la paroisse Jean XXIII, et à l'intelligence d'un maire sensible au sort des pauvres, que des Manouches avaient pu bénéficier d'un logement décent ; et que, depuis que Sergiu est devenu enfant de choeur à la paroisse, pour les gens du quartier les Roms ont maintenant un visage : celui d'un enfant de dix ans et de sa gentille maman qui fait ce qu'elle peut pour lui donner à manger et le vêtir décemment.

Pour conclure sur le sujet : je me souviens d'une réunion avec les paroissiens et le père Pierre, qui était alors mon vicaire congolais. On y parlait, déjà, des Roms. Et je voyais, sur le visage de Pierre, s'épanouir le sourire de l'Africain qui n'arrive pas à comprendre de quoi on parle. Alors, je lui ai expliqué : il y a en Europe plusieurs millions de nomades, dont on se préoccupe finalement assez peu et dont on dit beaucoup de mal, qui n'ont pas les mêmes droits que les sédentaires. Depuis dix ans qu'il était là, Pierre n'en avait jamais entendu parler. Un silence qui en dit long.

4 commentaires:

the masked one a dit…

Le problème dans cette histoire c'est que tout le monde mélange les définitions à des fins idéologiques : gens du voyage, Roms etc.
Les gens du voyage ne sont pas forcément des Roms, d'ailleurs la plupart sont Yeniches ou forains, donc "d'origine occidentale" si on peut se permettre ce genre de qualification. Ce sont eux qui ont manifesté à Bordeaux parce qu'ils ont un manque de terrains décents.
Parmi les Roms (au sens large) c'est à dire les personnes issues de ce peuple qui a quitté l'Inde au Moyen Age pour venir en Europe, il y a des Manouches en Allemagne et nord de la France et des Gitans en Espagne et sud de la France. Ceux, parmi ceux-ci, qui vivent en france, ont pour la quasi totalité la nationalité française et pour plus de la moitié sont sédentarisés. Parmi les Roms au sens large, il y a aussi les Roms au sens restreint, c'est à dire la partie des Roms qui vivaient en Europe balkanique et danubienne et qui viennent en France depuis la chute du Mur.
Le problème est que l'on stigmatise une population Rom générale en se basant sur un fond d'hostilité aux étrangers et aux roms, tout en instrumentalisant des problèmes liés au nomadisme d'une part et la présence d'immigrés en situation irrégulière de l'autre. Et on joue allègrement également de cette confusion quand s'oppose à cette politique. chacun basant son argumentation sur la définition qui lui convient.

the masked one a dit…

(suite car message trop long pour tenir en un seul commentaire)


Alors que les problèmes devraient être : comment intégrer un mode de vie nomade dans une société qui est largement basée (administrativement en particulier) sur le sédentarisme ? Comment s'occuper des immigrés en situation irrégulière et qui vivent en marge de la société et de la Loi, justement parce qu'ils sont en situation irrégulière ? Et surtout comment faire pour résoudre ces problèmes quand un groupe de la population est confronté aux deux problèmes ?
Stigmatiser des gens et s'en servir comme bouc émissaire c'est quand même le degré zéro de la morale, mais s'y opposer en disant qu'il suffirait de mettre des espaces de stationnement décent à disposition ce n'est pas très constructif. Des Roms de Bulgarie ou d'Ukraine, en situation irrégulière, n'y accéderont pas ou difficilement, et de par leur situation irrégulière, ils peuvent se montrer défiants vis-à-vis des autorités et/ou des institutions (comme l'hôpital public où la prise en charge de ces patients est problématique pour les équipes soignantes), auquel s'ajoute en plus des problèmes d'intégration (provenant aussi bien des Français que des Roms).
La situation est très complexe et c'est fort dommage que le monde politique (et religieux) s'en empare pour des raisons autres que résoudre ces problèmes...

Anonyme a dit…

C'est vraiment hypocrite votre discours. Quand je vois ça, ce n'est pas demain que je me convertirai au catholicisme. Votre deux poids deux mesures est honteux. Elever la voix pour la dignité de quelques Roms et ne rien dire sur les millions de bébés quotidiennement massacrés à deux pas de chez vous dans les avortoirs, on peut difficilement faire plus hypocrite en matière de "dignité humaine".

Emmanuel Pic a dit…

Ah le commentaire anonyme et insultant, assorti de la menace terrifiante de ne pas se convertir... Cher anonyme, je me réjouis de ne pas vous compter dans les rangs de l'Eglise, à moins que vous ne changiez de ton. A toutes fins utiles, je vous engage à lire plus en détails les différents articles de mon blog, vous y trouverez tout ce qu'il faut pour vous convaincre que je n'éprouve aucune sympathie pour les lieux où se pratique l'avortement.

Quant à votre éventuelle conversion, à défaut de venir vers le catholicisme, contentez-vous de l'Evangile et voyez ce que dit le nouveau testament sur l'amour.