Dynamique du provisoire.
C'est le titre d'un des livres sans doute les plus marquants de Roger Schutz, le prieur de Taizé. Ce pourrait être celui du sociologue américain Richard Sennett, La culture du nouveau capitalisme ; un "nouveau capitalisme" dont les secteurs de pointe entretiennent et diffusent dans tous les secteurs de la société une culture nouvelle, celle que l'on sent affleurer à chaque fois que de jeunes parents, de futurs mariés, viennent préparer leur mariage ou le baptême de leur enfant. Liberté y rime avec instabilité, attachement avec dépendance néfaste, autorité avec inégalité et arbitraire, institution avec lourdeur... Dans ce monde d'immédiateté, dans cette priorité donnée à l'aujourd'hui sur le passé (pesant) et l'avenir (incertain), le christianisme aura de plus en plus de mal à proposer la fidélité pour toute la vie, l'éducation chrétienne des enfants, la foi comme choix de vie dans la radicalité de la suite de Jésus. Pas seulement le christianisme d'ailleurs : mais tout ce que notre vision du monde comporte d'amour de la stabilité, de respect de l'expérience - dans combien d'entreprise l'expérience des anciens est-elle aujourd'hui perçue comme un atout ? - et de désir d'entretenir des relations longues.
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