Les pauvres.
Les Grésilles : un quartier plein de gens tout petits petits.
Ce matin, je croise en allant ouvrir l'église une dame entre deux âges accompagnée par deux jeunes gens. Rien qu'à les voir, on a compris : de petites gens tout simples. La dame tient un sac en plastique d'où elle sort la photo d'un jeune homme : "C'est mon fils, il est mort il y a six mois, la messe est pour lui ce matin".
On installe la photo à côté de la statue de la Vierge. La dame pleure un peu. Elle demande la permission de communier bien qu'elle ne se soit pas confessée. Du coup, ses enfants communient aussi (pour la première fois on dirait). La messe finie, je m'attarde un peu : où les obsèques ont-elles été célébrées ? - Au funérarium, dit le jeune homme, qui est le frère du défunt. On ne voulait surtout pas que ça se sache. Nous sommes une famille pas ordinaire, vous comprenez...
La maman, elle, a compris que je n'ai pas compris, alors elle me renseigne : mon fils était handicapé, me dit-elle. Tout le monde se moquait de lui dans le quartier, tout le monde se moque de nous de toute façon. Un jour, il s'est fait courser par des voisins qui voulaient lui faire peur. Il a couru jusqu'à la rocade, et là une voiture l'a écrasé. C'est comme ça qu'il est mort.
Eh oui. Dans un quartier comme le nôtre, il y a les pauvres, il y a les étrangers, et tout en-dessous il y a les handicapés.
1 commentaire:
alors, tu laisses tomber ?
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