mardi 16 mars 2010

Quand il pleut au Congo.

Le grand regret de mes retours du Congo : l'impossibilité, absolue, radicale, énorme, de faire comprendre ce que c'est que circuler dans ce pays. Quand je dis "il y a des trous dans les routes", personne ne sait ici que ça veut dire : des trous assez grands pour que les voitures tombent dedans. Quand je dis "on est secoués comme des pruniers", pareil.

Ce petit film aide à comprendre : il a été tourné un jour de pluie, alors que nous nous rendions à Boma, petit port de l'extrême ouest congolais. Une journée entière pour faire 300 km. La route est en train d'être refaite par les Chinois ; le gouvernement congolais a conclu avec eux un accord qu'il croyait avantageux, entretien de routes contre fourniture de minerai. Évidemment, les Chinois ont intérêt à dépenser le moins possible pour la part qui leur incombe. On murmure qu'ils envoient des repris de justice pour faire le travail. Ce qui est sûr, c'est qu'ils sont partout, avec de gros bulldozers, remuant des tonnes et des tonnes de terre rouge ou jaune qui fond aux premières pluies, faisant place à une invraisemblable gadoue brune.

1 commentaire:

Dominique de terminale a dit…

Où l'on s'aperçoit que les 4X4 sont plus utiles là-bas que chez nous (où ils servent surtout à monter les bordures de trottoir pour se garer en infraction, ou à exhiber son niveau de vie...)

Le luxe devient comme la démocratie:
Des gens élevés dans la liberté ne connaissent pas le prix de la Démocratie; la prenant pour un acquis, ils ne la nourrissent pas, et se comportent eux-mêmes en dictateurs. (Pierre Lauwers)