mercredi 26 janvier 2011

Le meilleur cuisinier de France travaille chez les pauvres.

Pendant que les sénateurs se penchaient avec gravité sur la question de l'euthanasie, d'autres agissaient, comme chaque jour, pour permettre à des vieillards de vivre dans la dignité.

On se demande comment elles font, les Petites Sœurs des Pauvres, pour accompagner avec autant de dévouement, de gentillesse, de compétence et tout ce que vous voudrez, ces anciens dont certains de nos sénateurs auraient sans doute préférer se débarrasser allègrement. Pensez : l'année de la canicule, il n'y avait pas eu un seul décès chez elle, pendant ces terribles semaines où les morts s'étaient comptés par milliers dans d'autres établissements de soins !

On connaît maintenant un de leurs secrets : chez elles, les vieux sont bien nourris. Ghislain, leur cuistot, vient d'être élu par ses pairs meilleur cuisinier de France, et pas n'importe où : à Lyon, capitale française de la gastronomie, lors d'un concours annuel portant le nom suggestif de Gargantua.

"Les sœurs sont contentes", a-t-il sobrement déclaré au moment de recevoir sa distinction. Le Saint-Esprit aussi : non content d'avoir efficacement éclairé hier le vote de nos édiles, il a fait en sorte aujourd'hui qu'on reconnaisse les efforts de tous ceux qui œuvrent au confort de nos aînés.

5 commentaires:

Hub a dit…

Ne devrion-nous pas accorder à nos sénateurs le "crédit de la bienveillance", comme disait l'autre ? (à défaut de louer leur discernement...)

Didier Guillion a dit…

Ah! Un grand bol d'air frais. Professionnalisme, humilité, perfection.

Un exemple à suivre.

D.

Jérôme a dit…

Cet exemple illustre parfaitement les dégâts que peuvent causer la course frénétique à la maximisation des bénéfices : toujours plus et encore plus de bénéfices au détriments des bénéficiaires des structures (il me semble que de nombreuses structures accueillant ou aidant nos seniors, richesse d'un pays, s'enrichissent un peu facilement sur leurs dos en associant la vieillesse à un état de délabrement (ce qui peu se transcrire de la sorte :"nos vieux sont gagas, donc profitons en"). Si seulement le personnel de ces structures d'accueil ou d'aide profitaient de bonnes conditions de travail (et d'un salaire corret),et que les dirigeants ne pensaient pas qu'à générer toujours plus de profit, peut-être que nous en serions pas là et que la canicule aurait été mieux vécu.

Stella a dit…

C'est tout simplement génial ! merci...

Marie-Cécile a dit…

Et les petites soeurs étaient là pour soutenir leur cuisinier le jour de la finale à Lyon. Car leur cuisinier, elles le chouchoutent et il le leur rend bien ! Un cuisinier de très haut niveau !!