samedi 1 décembre 2007

13 novembre 2007




Voilà, je suis dans la salle d’attente de l’aéroport, seul en face d’une terrasse qui surplombe les avions.

C’est toujours compliqué de partir du Congo, et pas seulement parce qu’on y est bien. Pour prendre un avion à 22H, il faut se lever à cinq heures et demie le matin, décoller de Maydi à 6H15 et foncer sur la route défoncée par la pluie de la nuit, s’entasser à Kisantu dans une jeep qui vous achemine vers Kin et vous lâche, après deux heures de cahots et des virages à vous faire vomir un petit déjeuner trop rapidement avalé, dans une résidence ecclésiastique. Là, nouveau changement de voiture (plus confortable), direction le comptoir d’Air France pour l’enregistrement des bagages. Ensuite, plus rien jusqu’au soir.

Nous déjeunons au Philosophat de Kinshasa, dans un grand parc dominant la ville, en compagnie du recteur et de l’équipe enseignante (au menu, les fameuses chenilles, dont on ne se lasse pas de me vanter les qualités diététiques). L’après-midi, comme le temps s’est levé, je fais un dernier tour dans Kin, histoire de faire quelques photos. Hélas, elles ne rendent rien de l’atmosphère grouillante, brûlante et puante de l’ancien Paris des tropiques. Il faut être dedans pour les sentir, ces gaz d’échappement qui plongent la rue dans le brouillard, ces odeurs d’urine, ces relents écoeurants de friture. Il faut être dans une voiture pour voir les poules qui traversent devant vous, les humains qui traversent comme les poules, les chariots traînés par les humains, la foule multicolore sur les trottoirs, les petites échoppes bigarrées tout droit sorties de Corto Maltese. Il faut marcher dans la boue qui recouvre chaussées et trottoirs pour comprendre qu’à Kin, rien n’est prévu pour évacuer les eaux usées, et que nulle balayeuse municipale ne passe avant le jour pour ramasser les excréments. Au milieu de certaines rues, les immondices s’accumulent ; on a l’impression qu’ils sont utilisés pour boucher les crevasses que les intempéries ont creusées.

Les rues sont bordées de hauts murs de béton qui bordent les concessions. A l’abri des regards, ce sont souvent de belles maisons qui se cachent là, souvenir de l’époque de Kinshasa la belle, et de celle, plus lointaine, de Léo la coloniale. Elles sont parfois entourées des vestiges de leurs parcs, et semblent souvent délabrées. Nous traversons rapidement un magnifique domaine, propriété du diocèse de Kinshasa qui l’utilise comme centre de retraites spirituelles.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour ce beau compte-rendu de voyage. Je suis moi-même allée au Cameroun en Novembre 2006 et Avril-Mai 2006 pour accompagner ma fille qui s'est mariée à un jeune Camerounais. Que de similitudes entre ce que vous dites et mes impressions. J'ai 57 ans et je mettais le pied pour la première fois en terre Africaine. Les odeurs, la vie, la chaleur, le bruit : assez surprenant (pour ne pas dire choquant) pour une européenne, mais au retour toutes les personnes rencontrées ont pénétré mon coeur et je pense à eux sans cesse.