jeudi 5 juin 2008

Héritage.

Un bon nombre de Français quittent l'Église catholique. Où vont-ils ? Ceux qui persistent dans une démarche spirituelle se tournent souvent vers les religions orientales : bouddhisme, hindouisme ; il m'est arrivé de rencontrer de ces convertis, d'entrer en dialogue avec eux - ce qui ne manque pas d'intérêt, car ils ont beaucoup de connaissances sur les dogmes de leur nouvelle religion.

La rencontre achoppe toutefois sur un point essentiel : le converti n'a pas d'héritage. Il n'a pas été initié depuis l'enfance à ce qui fait, pour tant de gens, le quotidien de la croyance, avec ses grands et ses petits côtés. Comment parler de l'hindouisme en faisant abstraction du système des castes ? Du bouddhisme tibétain, sans les pratiques chamaniques qu'il véhicule en même temps que la doctrine du Bouddha ? Ce qu'une personne élevée dans la tradition catholique voit clairement et rejette parfois, sans comprendre qu'il n'y a pas là l'essentiel du christianisme, il ne peut le percevoir dans la doctrine à laquelle il choisit d'adhérer. Il lui est alors facile de prendre en défaut l'Église, en dénonçant les errements qui ont été les siens au cours de son histoire, et de lui opposer la religion chimiquement pure qu'il découvre.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

je pense que pour beaucoup le boudhisme pratiqué à l'occidentale est plus une philosophie qu'une religion et en cela il n'est pas forcement nécessaire d'avoir un héritage pour mettre en pratique des préceptes et des règles de vie, non? Et qu'en est-il de "nos" convertis au catholicisme ? n'est-ce-pas le même problème pour eux ?

Anonyme a dit…

Peut être faudrait-il s'intéresser à l'aspect culturel de la conversion pour mieux la comprendre. Je pense en effet que le goût pour l'exotisme et les liens que l'on noue avec des personnes d'autres cultures expliquent en partie la conversion. Ainsi, l'adhésion à l'islam est l'expression de l'attachement à une culture (le plus souvent maghrébinne) que l'on a découvert par les voyages et/ou les relations amicales voires intimes avec des personnes musulmanes. Par exemple, une femme qui vit avec un tunisien et découvre sa culture, peut être amenée parce qu'elle n'a pas de foi à embrasser une nouvelle foi, simple, claire, inscrite dans une culture qu'elle apprécie. De même, le bouddhisme attire ceux qui cherchent une religion du bien être, un art de vivre distinct de celui de notre société matérialiste.

Anonyme a dit…

Le mot spiritualité est devenu synonyme de bouddhisme ,hindouisme .Le christianisme est perçu par beaucoup comme une idéologie obsolète qui traine des casseroles : croisades, inquisition , guerres de religion, obscurantisme ,Galilée ,....préservatif . Devant le succès des conférences des gourous ,j'espère qu'il n'y a pas de "compagnons de route" de connivence comme disait le père Decourtray MADO

Anonyme a dit…

Les racines : C'est bon pour les ficus !

Anonyme a dit…

Actuellement la spiritualité est souvent rattaché aux pratiques du continent asiatique.

Anonyme a dit…

"le converti n'a pas d'héritage"...
Moi qui vient d'une famille athée depuis 2 générations, cela signifierait-il qu'à l'image de ces nouveaux convertis au bouddhisme ou à l'indouisme, il me manque un héritage pour comprendre pleinement la tradition catholique, au cas où je choisirais de m'y convertir?

Un très bon blogue, en tout cas, merci M. le Curé

Béatrix a dit…

Bonjour, je vais vous expliquer pourquoi j'ai quitté en ce moment l'église...j 'ai vécu en Afrique ( Côte d'ivoire)très longtemps et quand je suis rentrée pour faire mes études je ne connaissais personne à Dijon. J 'ai essayé d'aller à la rencontre des autres et on m'a fermé la porte au nez, j'ai essayé plusieurs paroisses à St Michel on m'a fait comprendre que je n'étais pas assez bien habillée et que je n'avais pas de nom à particule et l'on m'invitait que pour les ventes à domicile dans la communauté des paroissiens..j'ai quitté ce lieu très curieux et j'ai essayé Notre Dame, comme on m'a trouvé gentille et cultivée (c'est ce qu'ils disaient) on m'a demandé de faire le catéchisme ce que j'ai accepté...pendant 10 ans en commençant par l'éveil à la foi, chaque mercredi et puis tous les groupes jusqu'au cm2..j'avais même organisé et écrit des pièces de théatre pour les enfants, çà plaisait beaucoup et les parents en redemandaient! Le problème c'est que toute seule sans soutien, les prêtres n'étant pas disponibles, âgés et malades les quelques personnes motivées pour le caté devaient se débrouiller seule avec les messes, tout le reste à organiser...Comme on me trouvait toujours gentille et dévouée on m'a proposé de faire partie du conseil d'administration: j'ai accepté, la première réunion était horrible car tous se sont disputés, personne ne s'entendait, les personnes chapotant tous ce petit monde ne s'écoutait pas, les uns parlant plus fort que les autres et tenant des propos très éloignés de la vie des paroissiens, pas de place pour les enfants..il fallait s'imposer très fort pour pouvoir faire accepter à l'organiste un joli chant un peu plus moderne et sympa pour les petits tout en satisfaisant les plus âgés..une petite guerre en somme au sein du conseil paroissial et puis des jalousies..enfin j'a halluciné et j'ai été de surprise en surprise..au milieu de tout ça personne n'a cherché à savoir qui j'étais, la paroisse ne m'a pas acceuillie, au bout de 10 ans d'engagement toujurs pas d'amie ni à la paroisse ni à Dijon ..des petits signes de la tête, des bonjours vite fait, des relations superficielles pourtant je suis quelqu'un de plutôt doux...seul les enfants me l'ont bien rendus..ils criaient de joie et m'appelaient quand ils me voyaient...voila, l'année dernière j'en ai eu marre et j'ai tout planté et depuis je n'ai pas remis les pieds à l'église...j'ai essayé mais en passant la porte je me suis effondrée en larme..je sais que je ne pourrais plus jamais donner autant aux autres...depuis je n'ai toujours pas d'amie à Dijon, personne n'a jamais cherché à savoir d'où je venais, personne dans mon entourage ne peut imaginer mon enfance en Côte d'Ivoire, personne ne peut imaginer la guerre la bas et la vie des gens...et de toute façon çà n'interesse personne et puis je n'en parle jamais puisque ici cela ne plait pas...mes amis je les ai rencontré sur la blogosphère ils sont parfois Belge, Italiens ou anglais et bon nombre d'entre eux sont athées et ma meilleure amie puisque j'en ai une aujourdh'ui n'est pas chrétienne non plus et pourtant j'ai rarement vu quelqu'un d'aussi gentil, chaleureux et acceuillant...voila pour moi la religion, l'église c'était quelque chose de simple, de chaleureux, d'acceuillant, c'était aussi l'amitié..tout ça je ne l'ai pas trouvé ici à Dijon. Ne dites pas qu'il n'y a pas Dieu sur les blogs..certaines personnes qui ne connaissent pas Dieu ou qui ne pratiqunt pas sont parfois meilleures que les autres...moi je prie toujours mais je n'aime pas cette église qu'en on fait les hommes..c'est tout. Béatrix

Emmanuel Pic a dit…

Béatrix, votre histoire est triste mais elle est finalement assez banale... Car c'est vrai que l'Eglise ne présente pas toujours un visage avenant. Mais, croyez-moi, elle peut être aussi le meilleur lieu pour s'épanouir, se faire des amis, être accueillie ! Je comprends votre déception. Peut-être tout cela signifie-t-il que nous sommes appelés à nous donner à Dieu, certes ; pas à l'Eglise, car cette dernière fait parfois écran au Christ alors qu'elle devrait au contraire nous le montrer du doigt.