samedi 31 mai 2008

Histoire de France


Raconté cette semaine par une amie institutrice en primaire.

Pas facile d'intéresser les enfants à l'histoire, même si les livres sont très bien faits. Mais parfois, ils accrochent très facilement.

C'était le cas le jour où la prof a raconté l'histoire de Jeanne d'Arc, petite jeune fille de 13 ans (guère plus que des enfants de CE2), partie sauver la France parce qu'elle avait entendu des anges le lui demander.

" Mais alors... Dieu existe ?"
"Les anges, c'est vrai ?"
"C'est vrai mdame, cette histoire ?"
"Et Jésus, il a vraiment existé ?"

Elle a été vite débordée. Comment, dans le cadre si strict de la laïcité, traiter de cette histoire en respectant l'indispensable neutralité ? Comment répondre aux questions qu'elle a suscitées, sans avoir l'air de mettre en avant ses convictions à elle ?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

La langue française permet de conserver cette distance que vous appelez "neutralité". Il suffit d'utiliser le conditionnel passé pour régler le problème : Jeanne d'Arc "aurait" (plutôt qu' "avait") entendu les anges... Dans un cas, il y a un doute, qui exprime la réserve (on ne sait pas), dans l'autre cas il y a l'affirmation qui suscite les questions. Face aux questions, c'est plus délicat, car on est pris dans l'action, dans le désir de répondre (les enfants ne posent pas toujours autant de questions). Mais la neutralité consiste alors à dire que l'existence de Dieu est possible mais non certaine, qu'elle change la vie de certains alors que pour d'autres ce n'est qu'une idée. Il faut respecter les deux positions, en rappelant qu'elles sont différentes dans leurs conséquences (ce n'est pas juste de l'ordre des idées). La foi en Dieu a changé la vie de Jeanne d'Arc, et changé l'histoire de la France.

Anonyme a dit…

L'histoire de Jeanne d'Arc comme racontée dans les programmes de primaires, ne sont guère d'une neutralité et d'une historicité flagrantes. C'est avant tout des reliquats du XIXème siècle et du nationalisme triomphant.

En plus c'est une vision très parisiano-centrée : quid des petits Alsaciens qui apprennent la Guerre de Cent ans mais pas un mot sur la Guerre de 30 ans qui a marqué leur région ? Pareil pour les Lorrains ou les Savoyards...

Et à Bordeaux et à Bayonne ? on est obligé d'apprendre la version de "l'ennemi" ?

La solution est tout bonnement de retirer tout cet aspect romancé des programmes de primaires.


Ou alors apprendre la leçon auprès de F'murrr : Jehanne est gardienne de Mammouth en Lorraine avec son chien Claudel, mariée à un extra-terrestre et plutôt que de faire couronner une énième fois le dauph' à Reims ou à Amiens c'est selon, s'en va aider Attila au siège de Paris...

Anonyme a dit…

L'histoire doit être raconté comme elle a parcourue les siècles et libre à chacun de prendre position par rapport à ces récits suivant ces croyances sans imposer sa position aux autres.

Anonyme a dit…

Pour les fans de culture un blog parle dans un de ces articles d'évolution à travers une présentation ppt sur le domaine agricole (EVOLUTION DES GENES AU SEIN DE POPULATIONS DE VEGETAUX (OGM) ET D’INSECTES EXPOSES AUX INSECTICIDES disponible à l'adresse suivante : http://jerome210.aliceblogs.fr/). Dans le cas présent doit on penser que l'évolution est due à Dieu ou aux gènes. Dieu dirige-t-il les gènes ? De nombreuses questions se posent et chacun se positionne suivant ses propres croyances et conviction. Je pense qu'il faut en faire de même pour l'Histoire, notament le récit de la vie de Jeanne d'Arc.

Anonyme a dit…

Plus globalement, ce qui est sûr c'est que l'enseignement de l'histoire est d'une importance capitale...il est impossible de le faire de façon totalement objective et factuelle...ça devrait être traité par des scientifiques! C'est une véritable arme politique qui façonne les esprits dès le plus jeune âge. Dans les pays "en voie de démocratisation" , la consultation des manuels d'histoire en dit long sur la manipulation de l'opinion et va souvent de paire avec une ré-écriture des faits sous éclairage nationaliste, la transformation de mythes en faits réels et parfois une ré-invention de la langue quand la sienne est également pratiquée par l'ennemi ancestral...sans aller si loin, la 2ème Guerre évoquée dans mon manuel de seconde (il y a euh...20 ans!) m'avait quasi convaincue que tous les français étaient résistants , que tous les résistants étaient de gauche et que nous avions gagné la guerre grace à notre courage!...Depuis la version a changé et est moins manichéenne sans être forcement juste pour autant...je crois que c'est vraiment un enseignement que j'essayerai de suivre de près avec mes enfants.
Même si j'apprécie beaucoup la démarche de FDO, je pense comme Emmanuel, que même en toute bonne foi,il est très difficile de ne pas enseigner avec ses convictions et de rester neutre...alors , à nous de dialoguer avec nos enfants pour leur transmettre ce qui nous a convaincu à défaut d'être LA vérité qui est forcement multiple