jeudi 13 novembre 2008

Lendemains difficiles.


Il y a le froid, la pâleur des visages, les regards inexpressifs. L'absence de bruits humains, le vacarme des machines. Le soleil fade.
C'est dur de rentrer.
Et pourtant, c'est dur aussi de vivre au Congo. La guerre y est plus présente encore que l'an dernier ; elle est en train de gagner, après dix ans de combats, d'insécurité, de misère.

Tous les soirs, au Congo, les images brouillées de la télé nationale apportent leur lot de catastrophes : inondations meurtrières à Kinshasa, routes emportées par les pluies de la saison humide, dérisoires proclamations des hommes politiques et des diplomates, irrésistible avancée du général Nkunda dans sa marche sur Goma.
Ah, ce Nkunda. Son visage fin et dénué de sentiments. Ses petites lunettes rondes, sa canne à pommeau d'or. Le pliant sur lequel il siège et auquel il donne la majesté d'un trône sanglant. L'anglais qu'il affecte de parler, par détestation de la France qui veut juger ses maîtres rwandais. Son absence de scrupules.

Je préfère commencer ma série d'articles africaine par cette photo d'enfants : elle vous dira que, si la guerre est à des milliers de kilomètres de là, elle n'en étend pas moins ses ravages jusqu'à l'autre bout de cet immense et malheureux pays.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bienvenue de retour... on écoutera plus attentivement ce qui se passe "là bas" si les éléphants d'ici acceptent de ne pas faire trop de bruit à reims