dimanche 16 novembre 2008

Misère noire.


En quatre séjours là-bas, je n'étais encore jamais entré dans la maison d'une famille paysanne. Cette fois, maman Angèle m'a invité chez elle, afin que je salue sa mère et sa belle-mère.

Maman Angèle n'est pas pauvre. Son mari est infirmier à Kisantu, la petite ville distante d'une dizaine de km. Elle a trois enfants, dont l'un répond au doux prénom de Rineidi, qui est l'abréviation, vous l'avez compris, de "Rien n'est impossible à Dieu". Depuis deux semaines, elle vit à Zunzi, car son beau-père est mort et elle doit s'occuper de sa belle-mère.

Chez elle, c'est tout noir. Le sol est noir, les murs sont noirs, et l'unique fenêtre est obstruée par un drap déchiré qui est sensé protéger des moustiques. Les deux vieilles dames sont assises par terre, comme dort, par terre et sans couverture, le petit Rineidi. Il y a aussi une table bancale et des chaises hors d'état. Les toilettes - une cahute de bambou - sont au fond de la "cour" , la cuisine se réduit à trois pierres posées par terre sur lesquelles on installera la marmite avec le foufou dedans.

C'est bien que je ne sois pas entré chez elle il y a quatre ans. Car maintenant, j'ai pris les enfants dans les bras, j'ai joué avec eux, j'ai parlé avec les parents. Ils m'ont dit qu'ils en avaient assez de vivre dans ses conditions-là, mais comment en sortir ?

Une ONG a fait l'expérience : en dépensant 120 dollars par an et par habitant, un village africain connaît un développement spectaculaire, voit les maladies reculer, l'agriculture produire davantage, l'éducation progresser.

120 dollars par an, ça fait dix dollars par mois.

L'article du Monde qui relate l'expérience des villages du Millénaire
Pour les anglophones, le site de Millenium Village

2 commentaires:

Pinpin a dit…

Oui, mais trop de financiers ont soifs !

Pinpin a dit…

Je voulais évidement dire "une multitude de soifs" !