La Boche et le Rital.
En ce matin d'hiver, la petite église de Saint-Apollinaire n'est qu'à moitié pleine. La famille est au premier rang : un vieux monsieur triste et digne, ses enfants et ses petits-enfants, qui font face au décès de la maman.
Lors de l'entretien qui a précédé la célébration, ils ont raconté leur histoire : un couple de déracinés, lui Italien, elle Allemande ; ils s'étaient rencontrés lorsqu'il était allé là-bas pour travailler dans le cadre du STO. A leur retour en France, elle était restée "la Boche", lui qui n'était de toute façon qu'un "Rital". La blessure est restée si profonde, après soixante ans de mariage, qu'ils ont demandé à ce que rien n'en soit dit lors de la célébration à l'église.
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