L'homme dont j'ignore le nom.
Je ne sais même pas son nom : il s'est donné la mort et on va l'incinérer mercredi. Les Pompes funèbres n'ont pas daigné dire à la famille que la célébration pouvait avoir lieu à l'église ; ce sera donc au crématorium. Une de ses nièces, qui vient à la messe ici, m'a demandé de prier pour lui.
Il vivait dans un mobilhome. Comme il était un peu handicapé, il ne travaillait pas : il aimait cette petite vie toute simple, la pêche, et les rares parents qui venaient le voir. Mais il n'était pas dans les clous. La ville l'a prié de quitter sa maison sur roues pour un appartement. Comme il refusait, dans un geste d'humanité, on lui a proposé le Chemin des Cailloux : le lieu où campent les gens du voyage. Il n'avait rien contre les Gitans, mais il n'en était pas, lui. Alors, il a décidé d'en finir. C'est sa nièce qui l'a trouvé le matin en lui rendant visite.
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