Merci pour la grasse.
Non, ce n'est pas la grasse matinée, mais juste une faute d'orthographe : un de celles qui émaillent le cahier installé depuis des années à l'entrée de l'église pour recueillir les prières des passants.
C'est, quelque part, toute la misère du monde qui se dépose là : "Aider un couple qui vacille", "un papa au chômage", "aide-moi à supporter mon chagrin", "je vous ai tant prié en vain"... Aux pieds de la statue de la Vierge, un petit brasier de lumignons donne sa clarté tremblotante. On y dépose aussi, parfois, une plaque de granit sur laquelle est gravée un "merci". Parfois aussi, des images dérisoires : neuvaines à sainte Rita ou à Saint Jude, spécialisés dans les cas désespérés, et même ces cartes postales, adressées à Dieu et à Monsieur le Préfet, sur lesquelles une dame venait un temps rédiger d'obscurs appels au secours.
Il y en a du monde qui passe, dans la chapelle de la Vierge.
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