mercredi 17 septembre 2008

Décidément, la laïcité.

La laïcité se sera imposée comme l'un des thèmes majeurs du voyage de Benoît XVI en France, avec son cortège de grandes et de petites phrases et d'idées toutes faites sur le rôle des religions dans la vie publique.

Plutôt que d'en rajouter sur ce blog, je préfère vous diriger sur une longue et intéressante contribution de Jean-Claude Guillebaud, à l'adresse Un pape, un blog.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Je vous cite: "Il se trouve que l’objectif (libérer la société française de l'emprise du religieux) est atteint. Il ne s’est pas traduit par la disparition des religions, mais par l’adaptation réussie de l’Eglise catholique à la situation nouvelle..." Je souris, mais tristement lorsque je lis que l'adaptation est réussie...Ainsi pensez-vous sereinement que de voir autant de nos contemporains s'éloigner de Dieu est une réussite? Ce sera une réussite lorsque la parole de Dieu sera de nouveau entendue clairement et de façon "audible" sur les places publiques, lorsque donc les catholiques n'auront plus "honte" d'être ce qu'ils sont, mais qu'ils concilieront avec bonheur leur foi et leur engagement dans ce monde. Jean-Paul II puis Benoît XVI nous tracent la route, exigeante mais sûre. Encore faut-il, pour certains catholiques y compris, quitter l'illusion que c'est à l'Eglise de s'adapter au monde...au lieu de revenir à la Vraie Source. Nous y sommes.

Emmanuel Pic a dit…

Je vous invite, cher commentateur, à porter un regard plus serein et plus juste sur la situation du catholicisme dans notre pays.

Nous sommes dans un pays où chacun a le droit de dire ce qu'il veut, que je sache, les catholiques comme les autres. Mais il faut aussi accepter de se soumettre à la critique, et je pense que c'est le problème de bien des chrétiens qui se sentent brimés. Il y a évidemment des gens intolérants, d'autres qui utilisent l'antichristianisme pour assouvir leur soif de pouvoir. Il y a aussi des bastions de "laïcité" (dans l'Education nationale par exemple) où les chrétiens n'ont pas la liberté de s'exprimer.

Que tant de contemporains s'éloignent de Dieu n'est pas une défaite de l'Eglise, qui respecte la liberté des personnes ; c'est plutôt, à mon avis, un risque pour l'avenir de notre société qui en devient oublieuse de ses racines et se construit sur du vide.

Je maintiens, bien sûr, mon affirmation : l'Eglise est toujours très présente dans le paysage français. Il n'est que voir l'écho suscité par le voyage du Saint-Père la semaine dernière pour en convenir.

Anonyme a dit…

je pense aussi que tout n'est pas si négatif qu'on veut le dire dans cette relative "dé-christianisation"...du fait que les croyants semblent être devenus "minoritaires" et que cette situation puisse être ressentie comme inconfortable, je pense que ce choix de vie y a beaucoup gagné en liberté et en sincérité...Dans notre société, décider de s'affirmer chrétien -et plus encore pratiquant- ne peut plus relever seulement de la routine, de l'héritage familiale, de la tradition, des choses qui se font...ou ne se font pas. Il s'agit d'une démarche personnelle souvent basée sur quelque chose de plus fort que l'unique transmission familiale ou culturelle : l'expérience de Dieu, un besoin d'absolu, d'aller plus loin, la conviction que les paroles de l'Evangile peuvent nous épanouir...à chacun son chemin et ses motivations.

Des églises vides, ça ne fait plaisir à personne...mais combien même ne serait-elles qu'à moitié pleine de gens qui savent pourquoi ils sont-là...alors elles ne devraient pas tarder à se remplir.
Peut-être notre Eglise avait besoin de se "purifier" en se débarrassant de ses pratiques routinières pour mieux re-fleurir plus tard...beaucoup de gens de ma génération (35/45 ans) qui avait une "culture" catholique, et qui ont tout laissé tombé, consciemment où non, en grandissant, se tournent vers les valeurs chrétiennes (sans forcement les identifier comme telles d'ailleurs) notamment en ce qui concerne l'éducation des jeunes enfants...évidemment, ils ne remplissent pas encore les églises et peut-être ne le feront-ils jamais, mais si ils vivent "suivant l'Evangile"...au bout du compte , notre société s'en trouvera grandie, non?
Je ne crois pas avoir jamais eu honte ou peur de me dire catholique (si ce n'est quand mon comportement n'était pas à la hauteur!)...je n'en n'ai jamais été spécialement fier non plus...!
Je ne vois pas du tout ce qui empêche de concilier la Foi qui est une démarche personnelle avec l'engagement dans le monde..
Personne -en France- ne nous empêche de nous comporter en chrétien ni de partager nos convictions quand on nous interpelle à ce sujet...Peut être que l'adaptation de l'Eglise à la société consiste simplement à changer de "technique de com'"...il ne s'agit plus de porter nos convictions sur un étendard et de les défendre coûte que coûte, de réclamer un droit de parole ou de représentation (nous ne sommes ni une minorité ethnique, ni un lobby !)...il s'agit d'interpeller par notre façon d'être, et, alors, d'en expliquer les motivations et finalement d'en faire découvrir la Source...Sacré boulot!!!
...et je ne vois pas du tout en quoi , ce type de démarche pourrait amoindrir le message de la "Vraie Source" comme dit Philippe.