La dame des empreintes.
A chaque fois qu'un étranger en situation irrégulière, demandeur d'asile, arrive à la Préfecture, on prend les empreintes de ses dix doigts. Ces empreintes sont aussitôt décryptées par un logiciel qui est capable de dire immédiatement le parcours effectué depuis la sortie du territoire national : les réfugiés sont ainsi suivis à la trace dans toute l'Europe.
La dame qui est chargée de ce travail à la Préfecture accomplit son office avec, paraît-il, beaucoup d'humanité. Elle s'excuse toujours, par exemple, de devoir mettre des gants : ce n'est pas par dégoût du contact physique, précise-t-elle, mais pour éviter que ses propres empreintes parasitent le relevé qui est en train de se faire.
J'admire cette femme, qui fait par devoir un travail qu'elle n'aime pas. Elle en perd parfois le sommeil, car elle connaît la détresse des personnes qu'elle reçoit ; mais elle ne peut rien faire de plus qu'y mettre toute sa délicatesse ; elle sait bien que de toute façon un autre fera ce travail si elle demande à en être déchargée.
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