jeudi 22 décembre 2005

Comment la rencontre est-elle possible ?

Une après-midi à la Fontaine-d'Ouche (un quartier de Dijon qui ressemble un peu au mien...), invité par le mouvement chrétien des retraités à parler de la charité aujourd'hui.
Au final, la conversation a porté sur l'accueil réservé aux Musulmans vivant ici. Qui, parmi nous, a reçu chez lui une famille musulmane ? Combien de Musulmans connaissent de l'intérieur une famille française, ont partagé un peu de son quotidien ? Bien peu, semble-t-il. Fort de mon expérience de cohabitation avec Samir, étudiant algérien qui vit dans mon appartement au presbytère, je me permets de les inviter à de telles rencontres.
Dans cette assemblée en majorité féminine, une objection fuse : il est prévu, dans la paroisse, une rencontre commune au moment de l'Epiphanie ; mais les Musulmans veulent que les hommes et les femmes prennent le repas séparément.
Ce n'est pas la seule difficulté. Etre musulman n'est pas seulement une question de croyance, mais d'abord de pratique : c'est une nourriture différente, un rythme de vie différent, un mois de jeûne au cours duquel l'identité particulière est très fortement affirmée. Avoir des amis musulmans, c'est se mettre à ce rythme, respecter ces habitudes ; la réciproque est impossible, car la concession est forcément du côté des Chrétiens qui ne connaissent pas d'interdits de ce type.
A quelle condition une rencontre est-elle alors possible ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Merci pour ce charmant "post". Je suis française, baptisée à l'Eglise mais convertie à l'Islam depuis 3 ans et c'est vrai que la culture musulmane est méconnue de beaucoup. Il est vrai qu'à Fontaine d'Ouche les familles catholiques, juives, boudhistes et musulmanes se cotoient sans vraiment se connaitre mais le respect demeure. Quand je me vois attendre cachée dans le hall d'escalier de l'appartement de mon ami parce que je ne peux pas rencontrer ses parents avant que lui et moi ne soyont mariés et qu'une petite dame les cheveux grisonnants m'y trouve avec étonnement et un brin de frayeur, je reste toute bête. Elle me demande ce que je fais là et pourquoi je me cache. Que lui dire ? Fait-elle parti de ces gens qui méprisent l'Islam car persuadée que cette religion maltraite les femmes ? Est ce qu'en lui disant la vérité je ne vais pas renforcer son opinion négative et la laisser repartir chez elle en se disant que je suis encore une pauvre enfant manipulée par un arabe qui va me forcer à porter le foulard et me laisse toute seule dans ce hall d'escalier? Je ne sais pas mentir, alors je lui dis la vérité. Et en fin de compte, cette dame se montre curieuse et attendrie par mon histoire. Je suis stupéfaite car elle ne me dis que du bien de la famille de mon ami qui habite en face de chez elle. Finalement, meme si les manières de vivres sont si différentes au sein meme des demeures, la vie de quartier permet l'échange et la compréhension des minorités sur lesquelles les clichés sont affligeants. Ca m'a fait extremement plaisir de voir que la tolérance est si grande et ce, malgré les différences de génération. Certes, il y aura toujours des extrémiste et ce qu'ils soient musulmans ou du front nationale mais ils ne représentent pas notre population !!! Notre population désire la paix, la solidarité, le partage, le respect, sommes toutes les valeurs de nos belles religions quelqu'elles soient.