Etre soi-même, jusqu'à quel point?
Germain et Delvaux sont deux prêtres congolais de ma génération qui vivent, depuis quelque temps, un ministère en Europe. Ils sont tous deux frappés par la revendication d'autonomie qui émane des chrétiens qu'ils rencontrent : comment prétendre annoncer une Parole avec autorité auprès de personnes qui font leur jugement par elles-mêmes ? Je leur raconte l'expérience faite plusieurs fois, de chrétiens qui interrompent l'homélie dominicale pour exprimer publiquement leur désaccord.
Germain fait le rapprochement avec la désaffection de la messe dominicale. Il est insupportable d'y rester silencieux et passif.
Un maître livre, La fatigue d'être soi, pose une question qui reste pour moi fondamentale ; nous sommes passés d'un idéal de conformité à des modèles préexistants à un autre idéal : la recherche et l'affirmation de soi-même. Il y a là quelque part l'accomplissement de la prophétie nitzchéenne. Cette affirmation de soi n'est pas à la portée de tout le monde, et beaucoup de nos contemporains vivent comme un échec dramatique cette impossibilité d'être maîtres de leur propre destin.
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