mercredi 7 février 2007


"Des cités dans la Cité".

C'est le titre de la session 2007 du CERAS, le centre de réflexion et d'action sociale des Jésuites de France. Passionnantes rencontres, passionnants débats, dont vous pourrez vous faire une idée en cliquant ici : trois jours qui aident à mieux comprendre ce qui se vit ici, dans ce quartier des Grésilles dont j'ai pu vérifier à quel point il était emblématique de la vie des "quartiers", comme on dit dans le jargon des curés qui y exercent leur ministère.

Une découverte : l'importance de la nouvelle immigration sub-saharienne.

Une limite : on a beaucoup parlé des émeutes urbaines de décembre 2005, et d'autres événements semblables ; mais quid de la violence plus quotidienne, dont on ne parle pas dans les journaux mais dont les populations souffrent davantage ? A-t-elle vraiment la même origine, le même sens ? En tout cas, il paraît que les quartiers qui ont flambé en 2005 n'étaient pas les quartiers habituellement agités ; ce que j'ai pu vérifier ici, puisque les Grésilles ont été étonnamment calmes (ce qui n'est pas le cas maintenant).

Pendant ces trois jours, on a pointé du doigt les multiples causes qui font de ces quartiers des quartiers délaissés (chômage, éducation, logement...). Je formule une hypothèse : et si ce qui se vit là était tout simplement, amplifié jusqu'à la caricature, l'effet de notre société qui globalement ne peut que produire de l'exclusion ? Pour aller plus loin : nous vivons dans le meilleur monde qui soit, à condition d'être suffisamment armés pour l'affronter, c'est-à-dire de parler français, d'avoir des relations, une famille équilibrée, pas de problème de santé, etc. Quand rien de tout cela n'est au rendez-vous, alors ce monde est le plus dur qui soit. Ce qui explique que des gens qui cumulent ces handicaps, et qui comme par hasard se trouvent relégués dans ces endroits, se retrouvent en situation d'exclusion.

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