mercredi 11 mars 2009

Méconnaissance de l'Eglise.

Que des élus locaux prennent de leur temps pour aller à la rencontre de pasteurs, sans essayer de les instrumentaliser, n'est pas courant. C'est arrivé cette semaine : rencontre passionnante, au cours de laquelle lesdits responsables ont évoqué devant quelques prêtres les grandes questions qui se posent à eux - dans notre région, il s'agit essentiellement de l'équilibre à respecter entre la grande ville et la campagne, qui représentent chacune la moitié de la Côte d'Or ; mais aussi, de la politique familiale, de la bioéthique...

Quand il s'agit d'aborder la vie de l'Eglise, c'est moins facile. L'élu ne voit le catholicisme que par le prisme de la paroisse et de son curé, qu'il rencontre souvent dans un tas de petites et de grandes occasions. Du coup, c'est l'effondrement des vocations qui l'interroge. Cela devient l'arbre qui cache la forêt : car la vie de l'Eglise en France ne se réduit pas, loin de là, au nombre de prêtres en activité. On en oublie une évidence : à travers les réseaux des catéchistes, des bénévoles du Secours catholique, des équipes CCFD, des Equipes d'animation paroissiales, des conseils pastoraux, de l'accueil des familles en deuil, et tant d'autres choses qui constituent un maillage vraiment unique dans la société française, l'Eglise catholique est pour notre pays une force vive indispensable ; les difficultés qu'elle rencontre aujourd'hui, si l'on fait abstraction de la crise des vocations (OK ce n'est pas rien), sont les mêmes que celles qui traversent les autres composantes de notre pays.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans notre paroisse, pas un élu, pas un responsable politique de quelque parti que ce soit ne vient. Ils savent qu'il n'y a aucune voix à gagner chez nous...

A vrai dire, l'immense majorité des paroissiens bénéficient d'un réseau et dun maillage solidaire dense qui ne passe pas par l'état : écoles, aides diverses et variées, recherche d'emploi... tout se fait hors des structures étatiques et c'est très bien comme cela... César dans son palais et le Christ dans son Eglise : ni laicisme, ni cléricalisme.

Jérôme a dit…

L'Eglise passe en arrière plan, cependant certaines lois votées sont inspirées du catholicisme (exemple des lois sur la recherche utlisant des cellules souches). De nombreuses personnes critiquent la religion et croient dans des choses encore plus étranges ou sont bien contentes de trouver et pouvoir "profiter" de structures telles que le Secours catholique.

Nous vivons dans un monde étrange, difficilement compréhensible....

Pinpin a dit…

Les élus sont très contents de rencontrer des personnes (les prêtres en l'occurrence) qui en représentent beaucoup d'autres. Cela simplifie le dialogue et la gestion de la société (puisqu'ils sont élus pour cela et non normalement pour la satisfaction de leur égocentrisme personnel !). Ils sont désorientés si ils ne peuvent plus voir ces personnes (dont le nombre diminue dangereusement) et ne peuvent donc plus que difficilement dialoguer avec le groupe chrétien, d'où leur interrogation, je suppose.
Après une discussion cet été avec un prêtre congolais que d'aucun connaisse bien, nous sommes arriver à dire que cette "crise des vocations" était une chance pour l'Église de France puisqu'elle oblige cette Église (c'est à dire nous) à se réinventer (le chemin est difficile nous sommes peu culturellement habitués à nous prendre en charge religieusement).

(Je ne comprends pas ce que dit KT, il doit exister des mondes parallèles où l'état n'existe pas et où les religions sont dans un monde fermé sans rapport avec la société ?)

Anonyme a dit…

L'Etat existe mais de façon fugace : il nous verse des allocations, on lui verse des impôts et cela s'arrête là, pour le bonheur de tous, avec parfois des petits accrocs de part et d'autres.

Dans notre paroisse, nous ne faisons pas de politique, donc les politiciens ne viennent pas. C'est aussi simple que cela.