samedi 23 décembre 2006

Trente ans de retard (au moins)

Pour une fois, ce n'est pas l'Eglise qu'on peut accuser d'être en retard : il y a de cela plus de vingt ans, mes professeurs d'exégèse (à Dijon, puis à Rome) m'apprenaient que le Roi David n'était sans doute qu'un modeste potentat établi sur les rives de la Méditerranée... Et beaucoup d'autres choses, que découvriront les lecteurs du Monde II cette semaine. Comment se fait-il que, régulièrement, des médias présentent comme des conquêtes de la science sur une religion obscurantiste ce qui est en réalité déjà enseigné depuis longtemps dans les séminaires et facultés de théologie ?

Peut-être cet agacement est-il partagé par tout specialiste lorsque sa discipline commence à être vulgarisée ?

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Peut-être aussi que les prêtres ont peur de vulgariser les choses, de peur que ce soit compris de travers. Le dogme, c'est tellement plus simple. Du coup, ce sont les non-cathos qui se chargent de la vulgarisation... avec bien-sûr une approche non catho.

Emmanuel Pic a dit…

Je ne pense pas que ce soit ça ! Mon expérience de responsable de formation le montre : des parcours de formation de grande qualité, des revues chrétiennes de vulgarisation du savoir théologique, ne rencontrent qu'un écho très faible magré l'abondance des propositions. La théologie n'a tout simplement pas droit de cité à l'Université, et un accès très difficile aux grands médias.

Anonyme a dit…

Bonsoir !

Que non, la religion n'est pas le seul domaine où ce genre de "pseudo-scoop" et autres informations erronées sont diffusés à grand bruit dans les médias !

Pour ne parler que de médecine (mon domaine), on a par exemple annoncé il y a quelques mois qu'une nouvelle bactérie tueuse jusqu'alors méconnue en France venait d'être découverte dans le nord. Or, cette bactérie (Clostridium difficile) est très bien connue depuis plusieurs décennies, et régulièrement rencontrée dans la pratique de tous les jours...

Pourquoi cet exemple ?

Les "médias" sont la principale source d'informations dont nous disposons. Nous avons la chance d'avoir dans notre pays cette liberté d'expression. Mais elle présente son revers. Les journalistes n'ont pas toujours comme but de nous donner une vision objective et claire d'un problème ou d'une situation : ils ont bien souvent leur propre point de vue qu'ils veulent faire passer, quand il ne s'agit pas tout simplement de tourner une info en scoop en exploitant les peurs et les croyances populaires (souvent fondées sur la méconnaissance du sujet, que ne viennent pas résoudre les médias !), alors que cette même info ne mériterait objectivement qu'un bref paragraphe !

Je me réjouis d'avoir des connaissances dans un domaine : quand je vois comment celui-ci est parfois (mal)traité dans les médias, outre le fait que je trépigne sur place, c'est une grande leçon de prudence que je reçois. Prudence concernant tout ce qui peut être dit dans d'autres domaines où je n'ai pas les bases pour interpréter les informations avec un regard critique. Car des exemples comme ceux-ci, il y en a des dizaines dans la médecine, surement autant concernant la religion, ...et je ne parle pas de tout ce qui peut être dit concernant la vie sociale, économique, politique, judiciaire...

Mais comment faire quand on n'a pas la possibilité de faire ce discernement ?

C'étaient mes réflexions du soir,
Amitiés !

Benoit